Même s'ils observent pacifiquement et plusieurs fois par semaine de multiples mouvements de protestation dans le but d'attirer l'attention des autorités administratives locales au sujet de ce qu'ils endurent, les habitants de la localité de Zalgou, dans la commune de Bénaïria, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, n'ont toujours pas eu gain de cause. La localité de Zalgou, l'une des plus importantes que dispose la commune de Bénaïria, connaît pourtant, d'année en année, une augmentation rapide et considérable de sa population. Pour les habitants que nous avons rencontrés dans le village, la situation est plus qu'insupportable, voire dramatique pour certains. "Notre douar, qui ne cesse de grandir pour devenir un village comme vous le voyez, a longuement souffert durant l'époque coloniale, pendant la décennie noire et également aujourd'hui, car il est complètement marginalisé et carrément oublié par nos responsables qui n'accordent aucune importance à nos préoccupations qui prennent une ampleur inquiétante et regrettable au fil du temps", regrettent de nombreux citoyens à Zalgou. Selon des témoignages recueillis sur place, le développement local n'a jamais fait l'objet d'une quelconque attention des responsables locaux, hormis quelques projets qui avaient été réalisés par le passé, alors que la démographie n'était pas encore aussi importante qu'aujourd'hui. "De nos jours, nous manquons cruellement d'eau potable malgré la réalisation anarchique et inachevée de quatre réservoirs dans les environs de notre localité. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs nous continuons à nous alimenter en eau à partir des quelques sources qui existent dans les parages ou de celle que nous achetons chez des revendeurs et à des prix excessivement chers", racontent plusieurs villageois qui interpellent le wali afin que leur SOS soit enfin entendu. Quant à l'inexistence de réseaux relatifs aux conduites des eaux usées dans la localité, les habitants font savoir aussi que cette situation demeure l'une des grandes préoccupations qui inquiètent davantage l'ensemble de la population locale. Des fosses communes ou des rigoles réalisées de façon anarchique et de fortune dans les quartiers restent l'unique solution à laquelle s'orientent tous les habitants face à cette carence qui continue de perdurer. C'est aussi le cas de l'état des routes extrêmement dégradant, du manque relatif au transport scolaire, de l'insuffisance concernant le raccordement au gaz naturel pour certains foyers et l'électrification rurale dont souffrent quelques agglomérations lointaines. AHMED CHENAOUI