Les manifestants réclament la distribution des 60 logements sociaux de leur localité. La wilaya de Béjaïa est rythmée ces jours-ci par des actions de protestation sociales tous azimuts. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu'une protestation sociale, rassemblements devant le siège de la wilaya, fermetures des sièges d'APC ou de routes nationales soit enregistrée dans la région. Ainsi, la journée d'hier n'a pas dérogé à "la règle". Dans la commune de Melbou, ce sont les demandeurs de logements sociaux qui ont procédé, dès la matinée d'hier, à la fermeture de la RN43, reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Jijel. Les manifestants ont bloqué à la circulation cet axe à grand trafic routier au niveau de leur chef-lieu communal, Melbou. Les manifestants réclament des autorités la "distribution des 60 logements sociaux" de leur localité. Selon des sources locales concordantes, le projet de réalisation de 60 logements sociaux, lancé en 2017, est achevé. "Les logements sont achevés. Qu'attend la commission de daïra pour procéder à leur distribution ?", s'interrogent les manifestants. Nous avons tenté de joindre par téléphone aussi bien le chef de la daïra de Souk El-Tenine que le maire de Melbou. En vain. La fermeture de cette voie de communication à grand trafic routier, notamment en cette période de saison estivale, n'est pas sans conséquences sur ses usagers nombreux. Pris au dépourvu, elle leur a causé, il faut le dire, beaucoup de désagréments comme en témoignent certains sur les ondes de Radio Soummam. "Je suis un livreur de produits laitiers sur la wilaya de Jijel, et je suis bloqué ici depuis 6h du matin. Avec une telle chaleur, je risque l'avarie de mes produits. Je prends mon mal en patience, comme tous les automobilistes et routiers bloqués", témoigne avec un pincement au cœur ce livreur sur les ondes de Radio Soummam, à l'instar d'autres usagers bloqués. Au nouveau pôle urbain d'Ighzer Ouzarif (commune d'Oued Ghir), ce sont les agents de sécurité de l'entreprise privée dénommée GS3 et assurant la sécurité du projet de réalisation de plus de 7000 logements sociaux OPGI qui ont fermé, depuis avant-hier, l'axe routier menant vers leur chantier. Les 214 agents de sécurité sont revenus à la charge, après avoir bloqué le même axe le 23 août dernier, pour revendiquer le paiement de leurs derniers huit mois de salaire. Intervenant sur les ondes de Radio Soummam, l'un des agents de sécurité déclare qu'ils sont sans salaire depuis huit mois. "Notre entreprise n'a pas été payée par l'entreprise chinoise (CCCC) en charge du projet de l'OPGI, et avec laquelle elle a sous-traité le marché de gardiennage. Notre entreprise n'a pas été payée au motif que l'entreprise chinoise, elle aussi, n'a pas été payée par l'OPGI", a déclaré en substance l'un des agents protestataires de l'entreprise G3S à la radio locale. Les agents de sécurité protestataires interpellent le wali sur leur situation. Il y a lieu de signaler que la fermeture de cette route menant vers les chantiers du nouveau pôle urbain d'Ighzer Ouzarif a des retombées néfastes sur les entreprises en charge de la réalisation de leurs projets, notamment les entreprises en charge des projets de raccordement aux réseaux de gaz et d'électricité, de conduites d'alimentation en eau potable et VRD. L'état d'avancement de réalisation de ces projets a enregistré un retard énorme. Pour rappel, avant-hier, les souscripteurs aux logements AADL 1 à Ighzer Ouzarif ont observé un rassemblement devant le siège de la wilaya pour "réclamer la distribution de leurs logements avant la fin de l'année en cours" (voir notre édition d'hier). L. OUBIRA