Le manque d'infrastructures hôtelières et touristiques a eu un effet négatif sur la promotion du tourisme balnéaire, resté à l'état rudimentaire. Khiri Oued Adjoul est une commune balnéaire, située à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Jijel. Sa principale vocation sont le tourisme et l'agriculture. Or, il reste encore beaucoup à faire pour revaloriser ces secteurs. Connue également sous le nom de Beni Belaïd, elle garde encore les stigmates de la décennie de lutte antiterrorisme. D'abord par ces multiples et nombreuses mechtas que leurs habitants avaient fuies dans la précipitation et la peur et qui n'ont jamais été repeuplées. Pour le retour de ces derniers, l'équation est la même pour toutes les autres agglomérations rurales qui ont subi le même sort à Jijel, à savoir la réhabilitation des routes, l'électrification des localités abandonnées et surtout la mise en place de certaines commodités. L'exil massif de la population lors de cet épisode dramatique vécu par le pays est tel qu'une douzaine de mechtas a été totalement vidée de ses habitants, selon un ex-maire. Depuis, c'est toujours l'attente pour un retour qui ne semble pas à l'ordre du jour de ceux qui sont partis. La plupart de ces "exilés" sont aujourd'hui installés dans d'autres wilayas du pays. Au chef-lieu de wilaya, à Constantine, à Alger ou ailleurs. Reconnaissables aux plaques d'immatriculation de leurs véhicules, ils reviennent lors de la saison estivale pour un séjour balnéaire dans ce village, plongé dans sa quiétude légendaire tout au long du reste de l'année. Khiri Oued Adjoul est pourtant une commune qui ne manque pas d'atouts. Peuplée de quelque 6 000 habitants, concentrés pour la plupart au centre urbain du village, elle s'étend sur une superficie de 53,4 km2. Sa principale vocation reste l'agriculture, en l'absence d'un secteur touristique valorisé. Sa côte, l'une des plus longues du littoral jijélien, ne reçoit que de petits groupes de baigneurs le jour pour repartir la nuit durant la saison estivale. Le manque d'infrastructures hôtelières et touristiques a eu un effet négatif sur la promotion du tourisme balnéaire, resté à l'état rudimentaire. Réhabilités l'année passée, quelques bungalows meublent cependant ce décor d'une commune qui n'arrive pas à casser cet immobilisme touristique. Jeune et dynamique, le P/APC, Yassine Boudouda, tente de donner à cette municipalité un autre visage plus accueillant, en lançant des projets de désenclavement des localités périphériques et de réhabilitation des routes. Un réseau d'éclairage public est mis en place tout au long de la principale voie menant aux plages est et ouest. Plus au sud, des oliveraies rappellent que la région a son propre capital de production oléicole. Une production qui reste dépendante des méthodes familiales traditionnelles ancestrales. Dans cette partie du chef-lieu de commune, un autre effort de développement reste à engager pour changer le triste visage de ces contrées, qui ont vécu les exactions terroristes les plus terribles. En attendant, Khiri Oued Adjoul continue de compter sur les subventions de l'Etat pour l'inscription des opérations qui restent à réaliser. Outre un secteur touristique à revaloriser, l'agriculture dans cette commune s'appuie sur la production maraîchère et la fraise, devenue depuis quelques années sa propre spécialité. La réputation écologique de cette commune peut compter sur le site classé Ramsar de la zone humide de Beni Belaïd. Un site qui subit lui aussi de multiples agressions, en dépit des efforts engagés par la communauté scientifique de l'université de Jijel et de la Conservation des forêts pour le protéger.