Pour la Centrale syndicale, l'année 2003 s'annonce difficile pour les travailleurs. “L'année 2003 s'annonce chaude sur le front social.” C'est Salah Djenouhat, numéro deux de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui l'affirme, histoire de “galvaniser” les esprits des syndicalistes de la puissante Fédération nationale des travailleurs des mines, de la mécanique, de l'électricité et de l'électronique (FNTMMEE) dont le bureau exécutif s'est réuni, hier, en session ordinaire à El-Achour. Pour Djenouhat, “les prémices d'une explosion sociale sont là”. L'année 2003 est d'autant plus difficile aux yeux de ce membre de la direction, chargé de l'organique, qu'elle sera l'année des grandes manœuvres, souligne-t-il. Djenouhat n'a pas apprécié la dernière sortie du ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, Abdelhamid Temmar, au Sénat. Ce dernier avait déclaré que 320 entreprises publiques sont éligibles à la privatisation dans les deux prochaines années sur un total de 700 figurant dans un nouveau programme de privatisation. “Ce n'est pas ce qui était convenu avec Benflis lors de la dernière réunion, à laquelle ont assisté les cinq ministres chargé des dossiers économiques.” Il était convenu, de ce point de vue, que seules les entreprises complètement déstructurées étaient éligibles à la privatisation. Elles seront traitées au cas par cas. Il n'était pas question ni de 40 entreprises et encore moins de 320. Concernant les entreprises viables, l'UGTA a, semble-t-il, demandé l'effacement de leur dette et la mise en place d'un vaste programme de mise à niveau. Hier encore, la FNTMMEE réitère son rejet, aussi bien dans le fond que dans la forme, du programme de privatisation proposé par Temmar. “La fédération rejette catégoriquement les décisions unilatérales qui contredisent le discours politique qui, lui, appelle à la concertation et à la participation du partenaire social”, affirme le secrétaire général de la fédération. Selon lui, le secteur emploie actuellement 57 112 travailleurs. La compression a touché 60% des effectifs du secteur. En contrepartie, aucun investissement n'a été consenti. Plusieurs entreprises traînent une dette importante. Celle de SNVI, pour ne citer que cette entreprise, est estimée à plus de 50 milliards de dinars. Pour le secrétaire général de la fédération, cette situation est l'effet de la dévaluation du dinar et de la non-application sur le terrain des mesures d'assainissement. M. R.