Les cours du brut enchaînaient, hier, une nouvelle séance de hausse, se hissant à des niveaux jamais vus depuis février 2020, aidés par les récentes mesures de l'Opep+ ainsi que par le regain d'optimisme sur la demande mondiale de pétrole. Hier, vers 15h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'appréciait de 1,40% à Londres par rapport à la clôture de la veille, à 56,44 dollars. Le baril américain de WTI (West Texas Intermediate) pour le mois de février gagnait à son tour 1,34% à 52,95 dollars. Peu après l'ouverture des marchés, les deux références ont signé de nouveaux records ; le Brent se hissant à 56,75 dollars le baril, alors que la référence américaine bondissait à 53,26 dollars le baril, une première depuis la fin du mois de février 2020. Les cours poursuivaient leur mouvement haussier entamé depuis le début de l'année en cours, au lendemain d'une réunion de l'Opep+ qui, début décembre, décide de surseoir à l'assouplissement de ses coupes de production prévu dès janvier 2021. L'Opep+ devait initialement libérer 2 millions de barils par jour à compter de ce mois de janvier. Le compromis de décembre, reconduit en janvier, portait sur une hausse de seulement 500 000 barils par jour de la production globale de l'Opep+. La réduction de la production, en vigueur depuis mai 2020, a été ainsi ajustée de 7,7 millions de barils/jour à 7,2 millions de barils/jour en janvier et en février. Pour compenser cette hausse, l'Arabie saoudite a décidé la semaine dernière de procéder à une coupe volontaire de sa production estimée à 1 million de barils par jour à partir du mois prochain. Ces décisions interviennent alors que des campagnes de vaccination massives contre la Covid-19 ont débuté à travers le monde, suscitant l'optimisme des investisseurs qui parient désormais ouvertement sur la reprise de la demande dans les mois à venir. La faiblesse du dollar a contribué également à la remontée des cours de cette semaine. Le redressement des prix du brut entamé depuis le début de l'année se poursuit ainsi avec l'espoir d'une reprise de la consommation mondiale, fortement plombée en 2020 par la pandémie de Covid-19. Cependant, certains analystes craignent que cette reprise des cours ne soit de courte durée car pouvant être un facteur favorisant la hausse de la production américaine de pétrole de schiste. Avec cette hausse des prix, une grande partie de la production américaine de schiste est désormais rentable, a déclaré le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol, dans une interview accordée à Bloomberg TV. Les inquiétudes concernent également la montée de la production libyenne à 1,4 Mbj au premier semestre de l'année et le retour très probable de la production iranienne au second semestre d'au moins 1 Mbj, du fait de la levée de l'embargo par la nouvelle administration américaine.