L'annonce faite par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de l'allègement des mesures de restriction de certaines activités sociales et économiques a fait le bonheur des opérateurs des activités de restauration, cafetiers, fast-foods et hôteliers, qui vont pouvoir à nouveau travailler. Mais ces mesures à caractère économique et social très compréhensibles ne signifient pas que le pays en a fini avec le virus. Bien au contraire, et cela, malgré le faux sentiment de sécurité induit par le début de la vaccination, même limité. Et qui mieux que le corps médical mobilisé depuis une année dans la lutte contre le coronavirus pour alerter et prévenir la population sur le fait que le risque "Covid-19" est toujours présent. Un message qu'ont fait passer certains de nos interlocuteurs, à l'image du professeur A. Tadjeddine, épidémiologiste, chef de service à l'hôpital pédiatrique de Canastel, Oran. "Il faut absolument continuer à être vigilant, appliquer le protocole sanitaire, le port de la bavette, les mesures barrières. Même s'il y a une éclaircie, un climat favorable par rapport aux autres pays occidentaux parce que tout est fermé, il faut continuer à observer le protocole sanitaire jusqu'au mois de septembre, quelle que soit la disponibilité du vaccin", insiste le professeur, avant d'évoquer le faux sentiment de sécurité induit par le vaccin. "Nous attendons le vaccin pour la seconde dose. Avec une seule dose il n'y aura qu'une certaine immunité mais pas celle que l'on voudrait, durable, transmissible aux autres, parce que l'on veut une immunité collective", dit-il en incitant la population à observer le protocole sanitaire coûte que coûte. Si, en ce premier jour de levée des restrictions, certains cafés et fast-foods ont retrouvé leurs clients, c'est malheureusement sans respect des distances, comme stipulé par le dispositif allégé. Le professeur S. Lellou, pneumologue à l'EHU d'Oran, insiste également sur le danger d'un relâchement. "Les mesures de reprise d'activité ont été quand même accompagnées de certaines conditions : protocole sanitaire, gestes barrières, taux de remplissages ne dépassant pas les 50% des capacités..., la situation même améliorée doit nous inciter à continuer de respecter les mesures de prévention et les gestes barrières. Nous ignorons encore l'efficacité du vaccin et ne savons pas encore jusqu'où ira la protection, l'immunité", estime notre interlocuteur. D'autres soignants et médecins veulent encore attirer l'attention des citoyens en expliquant que "depuis une année, les médecins, les hôpitaux sont mobilisés autour de la Covid-19. C'est très dur à supporter pour tous. Si certains n'ont pas les moyens de s'acheter des masques, il faut trouver la solution en leur en donnant. Le virus peut se contracter en touchant des objets, des rampes, des poignées de porte. La vigilance doit rester de mise avec l'utilisation du gel hydroalcoolique, l'usage du savon et, bien sûr, il faut éviter la promiscuité, même si cela est dur psychologiquement après un an de pandémie". Autant de mises en garde qui doivent s'accompagner de campagnes de sensibilisation.