Une majestueuse Noubet soltane a servi de prélude au concert donné par A. Meskoud, hier soir, à l'Auditorium de la radio nationale, interprétée par un orchestre digne de ce nom : 22 musiciens ! ccord, harmonie, cohésion, perfection, sens du rythme, jeu à l'unisson : le soltane lui-même n'aurait rien trouvé redire ! Le chef d'orchestre, Mokdad Zerrouk, a réussi la prouesse de réunir un orchestre au complet : 6 violons, 2 banjos, 1 violoncelle et 1 contrebasse, 1 mandole, 2 kouitras, 1 clavecin, 1 guitare, 1 r'bab et 3 luths pour les instruments à corde ; pour les percussions, tar et derbouka, seul le piano (dormant à l'arrière-salle) a été remplacé par un synthétiseur. Souhaitons, tout de même, que le beau piano à queue, relégué au fond de la salle, accepte de descendre les escaliers de l'auditorium, et de reprendre le rôle qui lui est imparti : sur scène. Là où est sa place. Là où le grand Mustapha Skandrani s'en est servi, lorsqu'il dirigeait l'orchestre national de la RTA durant les années 60 et 70. Là où se doit de trôner le roi des instruments. La première partie du concert fut assurée par Kamila Nour. Ancienne élève du Conservatoire, elle fit partie de l'Association musicale El Fakhardjia. Elle participa à plusieurs festivals et fut l'élève de Mustapha Boutriche. Débutante, elle tente de se spécialiser dans l'Andalou et particulièrement le Hawzi, pour lequel elle reprit avec maladresse des “tubes” de l'inimitable Fadéla Dziria : El qelb bêt sêli ; Ouine n'batou idha tah ellil et Ana touiri. Enfin, le concert véritable commença et l'ovation du public, mêlée de youyous, exprima à Abdelmadjid Meskoud, son impatience de le voir et de l'apprécier. Pas de Nouba ni de Touchia en prélude. Dommage, la Noubet Soltane en ouverture nous avait laissés sur un goût d'inachevé… On ne se lasse jamais de la perfection, n'est-ce pas ? La suite fut un véritable régal, dans le style Chaâbi ‘Assimi. A. Meskoud concocta un éventail de chants religieux. - Bellah bellah, akhtar ouach t'qol, Houbbi fi errassoul, Sidi Rassoul Allah, Essalat ‘ala Mohammed, saupoudré de refrains célèbres et repris en chœur par un public mélomane et connaisseur du genre “‘Assimi”, Sidi thaâlbi babana, Laqi touha fi ettawafi tes'â, sans oublier le tube qui fit la gloire de Meskoud et qui le propulsa au sommet de son art : Ya dzayer ya el assima qui fit onduler la salle d'un frisson de nostalgie. Et puis, hélas, les bonnes choses ayant toujours une fin, paraît-il, le concert est clos par le très rituel ‘Abd salli oua t'fakar Allah, Saâ be saâ oua yferedj Allah, B'kaw ‘ala khir… Un mélomane se lève, c'est l'heure de partir, à haute voix, joignant le geste à la parole, il crie : Saha ya Abdelmadhid ! Nora Sari