Plusieurs écoles présentent un réel danger pour la santé des élèves et des personnels qui y exercent, car ils contiennent de l'amiante, dénoncent des syndicalistes qui n'ont pas cessé d'alerter les responsables de tutelle au niveau de la wilaya. Une semaine après la rentrée scolaire, la situation qui prévaut au sein du secteur de l'éducation à Boumerdès n'augure rien de bon. En effet, en matière d'infrastructures pédagogique, l'état des lieux n'est guère reluisant. Il révèle d'une situation plus qu'alarmante de bon nombre d'établissements scolaires, qui sont pour certains dans un état de délabrement avancé, pour d'autres en chantier. Quant aux chalets transformés en classes de cours qui comportent de l'amiante, ils sont toujours fonctionnels depuis le séisme de 2003. Cette situation a empiré par l'absence d'inscription dans les plans de développement communal ou sectoriel (PCD et PSD) de la réalisation de nouveaux établissements, d'une part, et les retards enregistrés dans la réception des programmes engagés d'autre part. La réception de nouveaux pôles urbains, érigés un peu partout à travers la wilaya, a accentué encore plus cette situation qui a généré le problème de surcharge des classes et qui ne fait que s'amplifier, depuis plusieurs années. "Les zones rouges de la wilaya et qui subissent cette situation contraignante vécue par les enseignants et les élèves sont identifiées au niveau de la commune de Hammadi et de Khemis El-Khechna. El-Kerma, dans la commune de Boumerdès, n'est pas en reste. Elle enregistre un retard de trois années dans la réalisation d'un CEM", a déclaré à Liberté le coordinateur de wilaya du Cnapeste, Maâmeri Rabah, qui énumère par la suite un nombre d'établissements qui présentent un réel danger pour la santé des élèves et des personnels qui y exercent, car ils contiennent de l'amiante à l'image des CEM Gouri de Zemmouri, Ahmed-Malek d'El-Kerma, du collège Kentar de Tidjelabine, Amiar-Ali d'Ouled Moussa, de Bouiri Boualem et Hamzaoui (commune de Bordj Menaiel), et du collège Ahmed-Dahou dans la ville de Boudouaou, un problème, dit-il, posé à chaque fois par son syndicat. Le cas du lycée Larbi-Ben M'hidi de Dellys, un établissement très prestigieux, qui date de l'ère coloniale, est un autre problème posé par ce représentant syndical. Des travaux de restauration et de réhabilitation ont été engagés, dit-il, mais traînent encore en longueur. La scolarité des lycéens se trouve actuellement perturbée par ce chantier. Il ajoute que le bloc pédagogique du lycée Boukabous (commune de Chabet El-Ameur), qui a été classé rouge par le CTC de Boumerdès en raison du glissement de terrain, menace quant à lui de s'effondrer. Cette situation perdure depuis pratiquement 8 ans, a-t-il ajouté, au moment où les élèves ont été éparpillés un peu partout. "Mais le cas le plus édifiant est celui du lycée Mohamed Laïd-Al Khalifa, du chef-lieu de la wilaya, classé également par le CTC dans la zone rouge. Le béton des différents blocs s'effrite et risque de s'effondrer à tout moment. Durant cette rentrée scolaire, une délégation conduite par le wali s'est rendue sur place. Sa démolition a été décidée, mais force est de constater que les élèves sont toujours là et suivent normalement leur scolarité. Ils n'ont pas été transférés ailleurs faute de disponibilité d'établissement d'accueil", déplore encore notre interlocuteur, n'omettant pas également de citer le cas du lycée des Frères-Drif de la ville de Dellys qui a un sérieux problème d'étanchéité. Le secteur est en ébullition, constate M. Maâmeri, qui précise que face à cette situation déplorable le Cnapeste à Boumerdès ne compte pas rester les bras croisés. "Nos représentants sont depuis avant-hier, mardi, en assemblée générale, au niveau de tous les établissements scolaires. Ils sont chargés de faire un état exhaustif des lieux et recenser tous les problèmes. Ces assemblées seront suivies par la tenue d'un conseil de wilaya qui décidera des actions à entreprendre pour exprimer notre ras le bol", menace ce responsable syndical. Pour illustrer cet état de fait, M. Maâmeri cite le cas du lycée Gribissi de la commune d'Ouled Moussa. Le personnel enseignant est actuellement en grève illimité, et ce, depuis dimanche dernier, pour exiger l'annulation de l'affectation de 4 classes pédagogiques de leur lycée pour en faire une annexe de CEM. S'ajoute à cela leur revendication qui concerne l'affectation à l'établissement d'un surveillant général et d'un censeur qui sont jusqu'à maintenant des postes vacants. "Nous demandons au directeur de l'éducation d'œuvrer par ailleurs pour l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, car le personnel enseignant qui assure beaucoup d'heures supplémentaires n'en peut plus. Dans le cas contraire, des actions de protestation seront engagées jusqu'à satisfaction de nos revendications", conclut avec une note d'amertume, M. Maâmeri Bachir, coordinateur du Cnapeste à Boumerdès.