Résumé : Dr S. insiste et voudrait l'accompagner chez le médecin légiste pour qu'elle porte plainte, mais la malade refuse. Certaines s'en mêlent et rappellent que des femmes sont assassinées pour X raisons. Elles lui conseillent de ne pas tenter le diable vu qu'elle n'a personne pour la protéger. Dr S. regrette de ne pas pouvoir la soigner vu qu'elle n'a pas les résultats des examens. Latéfa, très peinée, appelle son père pour lui demander de ne pas la laisser partir et de l'aider. -Comment vous sentez-vous ?, demande son oncologue lorsqu'elle a fini sa première cure. -Fatiguée, avoue Latéfa. Un peu nauséeuse... -Avec le traitement que vous avez, cela passera rapidement ! Dans trois ou quatre jours, vous ne ressentirez plus rien, promet l'oncologue avant de lui conseiller de boire de l'eau, de manger sain et de marcher pour mieux évacuer. Je vous remets ces ordonnances, l'une comportant un traitement, et la seconde, vous devrez faire des bilans dans trois jours et nous faxer les résultats ! Le second bilan doit être fait avant la prochaine séance. Prompt rétablissement ! -Merci docteur. Latéfa prend ses affaires, met ses lunettes et son chapeau. Elle voudrait passer aux toilettes, mais l'odeur qui s'en dégage la dissuade d'entrer. Toute la matinée, les malades s'y sont déversés et d'autres ont vomi. Les agents d'entretien sont dépassés. Lorsqu'elle sort du service, elle trouve ses parents en train de l'attendre dehors. Elle prend le temps de respirer à pleins poumons. Sa mère s'inquiète. -Ça va ? -Oui, partons d'ici !, les prie-t-elle avant de demander à son père. Alors, est-ce que tu l'as rattrapée ? Tu lui as proposé ton aide ? Da Ali la rassure. -Elle est rentrée en taxi, je lui ai remis une somme d'argent et mon numéro ! Je vais l'aider du mieux que je peux. Pourquoi t'inquiètes-tu pour elle ? -Est-ce que tu l'as vue ? Elle est malade, et son mari la bat pour un oui ou un non ! Elle est venue sans ses examens et elle n'a pas pu recevoir son traitement. Elle a peur de son mari ! Elle ne veut pas porter plainte de peur de se retrouver à la rue avec ses enfants. Ce qu'elle vit est insupportable ! La pauvre ! -Ma fille, si elle me contacte, je règlerai ses problèmes, promet Da Ali. Ne te fais plus de souci pour elle ! De quoi as-tu envie ? Latéfa étouffe un bâillement. -Je suis fatiguée, je veux rentrer à la maison, murmure-t-elle. J'ai le cœur au bord des lèvres ! -C'est normal, dit Houria. Ce qu'ils t'ont injecté, peu de gens le supportent, mais ne t'inquiète pas, nous allons prendre soin de toi. Cela passera vite. Tu en ressortiras plus forte ! Une fois à la maison, elle monte directement à sa chambre, elle veut rester seule. En s'apprêtant à éteindre son portable, elle voit les messages reçus durant la matinée. Elle n'ouvre pas ceux de ses frères et de ses belles-sœurs, mais uniquement ceux de Tarek. Il espérait que tout se passait bien et que cette période de sa vie sera bientôt un mauvais souvenir. Il l'assure de son soutien et n'attend qu'un signe d'elle pour revenir. Elle en a bien envie, mais lorsqu'elle se rappelle de la pauvre femme, elle éteint son portable. "En plus de combattre la maladie, elle doit supporter les coups de son mari. Elle pense plus à ses enfants qu'à sa propre personne." Latéfa espère qu'elle appellera vite son père et qu'ils pourront l'aider. Si avant, elle ne prêtait pas attention aux malheurs des autres, depuis qu'elle se sait malade, elle a changé. Elle est devenue sensible et voudrait faire du bien autour d'elle. Elle se promet que dès qu'elle ira mieux, elle prendra du temps pour s'occuper des autres. Des coups à la porte la tirent de ses pensées. Elle n'est pas surprise de voir sa mère entrer avec un jus de citron à la main. -Je pense que cela te soulagera, dit-elle. -Merci... -Je te trouve bien soucieuse, remarque Houria. Ne me dis pas que tu penses encore à cette femme ! -Maman... Si tu l'avais vue et entendue, tu la plaindrais ! Son mari est un monstre... Wahch ! La pauvre ! Elle était venue à son rendez-vous, en espérant avoir son traitement, sans avoir apporté le bilan et l'échographie ! L'oncologue ne pouvait rien faire pour elle. Elle ne pouvait pas prendre de risque. Elle lui conseillait de porter plainte, mais elle ne cessait de penser à ses enfants et où elle irait s'il n'était pas arrêté ! -Si elle ne porte pas plainte, rien ne l'arrêtera, affirme sa mère. En général, lorsque les voisins appellent la police, c'est trop tard !
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