Défiant la communauté internationale, qui le presse de suspendre l'enrichissement de l'uranium, l'Iran ne prend pas en considération la menace de se voir traduit devant le Conseil de sécurité. À quoi joue le régime des mollahs ? C'est la question que se posent les analystes, qui n'arrivent plus à suivre la logique des dirigeants persans ces dernières semaines. Défiant toutes les instances internationales, notamment l'Agence internationale de l'énergie atomique et l'Organisation des Nations unies, qui l'appellent à arrêter ses activités nucléaires, l'Iran refuse de céder tout en ouvrant la porte à d'éventuelles négociations. Il donne l'impression de vouloir négocier en position de force. Ainsi, les responsables iraniens ont lancé un nouvel appel au dialogue, mais limité, il faut le dire. En effet, Téhéran a émis le vœu de discuter d'un seul point. Il s'agit des conditions d'un redémarrage de l'enrichissement à proprement parler à Natanz. C'est dire leur détermination à atteindre leur objectif. L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, qui ont jusque-là refusé de transmettre le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU privilégiant la voie du dialogue, commencent à s'aligner sur la position américaine. Tout indique qu'il ne vont plus s'opposer à la saisine de l'organe exécutif des Nations unies. Les Russes demeurent encore le seul soutien pour l'Iran en raison des accords entre les deux parties dans le cadre de la coopération nucléaire. Le récent appel du président Mahmoud Ahmadinejad à “rayer Israël de la carte géographique” a encore compliqué les affaires iraniennes. Ce qui semble inquiéter davantage les Occidentaux, c'est cette détermination de Téhéran à vouloir convertir davantage d'uranium mais, selon la presse iranienne, il affirme sa détermination à passer au stade ultérieur, l'enrichissement proprement dit, en autorisant la recherche d'investisseurs pour mener à bien cette activité. “Nous n'abandonnerons jamais notre droit au cycle du combustible”, a affirmé à la presse le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi. D'ailleurs, le gouvernement iranien a décidé, mercredi dernier, d'autoriser “l'organisation iranienne de l'énergie atomique à rechercher des investisseurs iraniens et étrangers, qu'ils soient gouvernementaux ou privés, pour le projet d'enrichissement de l'usine de Natanz”. Ces agissements constituent, ni plus ni moins, qu'un refus de prendre en considération les nombreux appels de la communauté internationale et l'Aiea, lui enjoignant de cesser toutes ses activités relatives à l'enrichissement d'uranium, y compris la conversion, qui en est le préalable. L'Iran a encore jusqu'au 24 novembre prochain, date de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'Aiea, pour donner une réponse définitive. À partir de là, la pression internationale n'en sera que plus grande et les risques d'isolement, voire même de sanctions, seront inévitables. K. ABDELKAMEL