En première ligne depuis le début de la crise sanitaire, le personnel soignant est fortement exposé à la contamination à la Covid-19 dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les chiffres rendus publics par Dr Chekroune Sadjia, membre du commandement opérationnel de la direction de la santé de la wilaya sont à ce titre aussi édiffiants qu'effarants. "86% du personnel de la santé est atteint par la covid 19", a révélé Dr Chekroune, à l'occasion d'une conférence de presse animée conjointement avec le directeur de la santé de Tizi Ouzou. Avec un tel niveau de contamination, il est désormais clair que ce ne sont plus les seuls médecins, infirmiers et autres personnel mobilisés en première ligne, soit dans les services dédiés spécialement à la prise en charge des patients atteint de covid, qui est touché de plein fouet mais quasiment tous les personnels sans distinction. Fort heureusement, a souligné l'oratrice, que les formes symptomatiques observées chez le personnel ne sont pas graves. Autrement, a-t-elle laissé entendre, il n'y aurait plus de personnel pour s'occuper des nombreux patients contaminés qui affluent vers les structures de santé de la wilaya notamment depuis l'apparition de la quatrième vague Mais, en dépit de la situation actuelle, des risques encourus et de la vingtaine de décès par covid enregistrés depuis le début de la pandémie parmi le personnel médical, le taux de vaccination parmi le personnel soignant demeure toujours faible. Selon le directeur de la santé dans la wilaya, Mohamed Mokhtari, seulement 53% du personnel soignant est jusque-là vacciné. Selon des soignants interrogés à ce sujet, ce faible taux de vaccination ne s'explique pas seulement par le refus de certains de se faire vacciner. "Il y a aussi une partie du personnel qui est contaminée plus d'une fois et qui se considère comme immunisée, il y en a ceux qui étaient contaminés récemment et qui attendent toujours que la période d'attente nécessaire s'écoule pour se faire injecter leur première dose", nous explique un médecin exerçant dans une polyclinique à Tizi Ouzou. Selon le DSP, Mohamed Mokhtari, le secteur de la santé fait partie des milieux dit d'intellectuels où la vaccination a été le moins acceptée. "La vaccination est mieux acceptée dans les villages que dans les grands centres urbains comme le chef-lieu de la wilaya, et elle est, malheureusement, encore moins acceptée dans les milieux dits intellectuels tel que l'université, l'éducation et la santé", a-t-il analysé estimant que cette réticence empêche, au même temps, la wilaya d'atteindre les 70% de vaccination qui permettent d'obtenir l'immunité collective nécessaire pour faire face au mieux à cette inquiétante quatrième vague.