Plusieurs activistes ont été arrêtés cesquatre derniers jours à travers le pays. Parmi eux, Dalila Touat, placée sous mandat de dépôt par la juge d'instruction du tribunal de Mostaganem. Après la vague d'interpellations qui a frappé les milieux hirakistes au début de l'année, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) recense de nouvelles arrestations d'activistes et leur présentation devant la justice. Ainsi, la figure emblématique de la lutte pour les chômeurs de Mostaganem, Dalila Touat, a été arrêtée le 31 janvier et placée le lendemain sous mandat de dépôt par la juge d'instruction du tribunal de Mostaganem, annonce l'avocate Fetta Sadat. L'activiste devrait comparaître devant la justice le 7 février pour répondre d'"incitation à attroupement", "outrage à corps constitué" et "diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national", poursuit l'avocate. Dalila Touat a déjà été jugée et condamnée dans le cadre de plusieurs dossiers liés à son activisme ces deux dernières années. Selon le CNLD, plusieurs autres hirakistes de Mostaganem ont été interpellés ou convoqués par la police ou la justice ces derniers jours. Il s'agit d'Oussama Taïfour – arrêté en compagnie de Dalila Touat, Habiba Souafi et Belghoul Mansouria, toutes deux convoquées par le procureur de la République, et Hakima Bahria qui devait se présenter au bureau de la police judiciaire. Mohamed El-Amine Kellou, arrêté par la police le 28 janvier, a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction deux jours plus tard. A 200 kilomètres de là, le tribunal correctionnel de Tlemcen a condamné, mardi 1er février, Ghomari Mohamed Ishak à trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 300 000 DA. L'homme a été reconnu coupable d'outrage à corps constitué, atteinte à la personne du président de la République et diffusion de publications portant atteinte à l'ordre public et la sûreté de l'Etat. Le 30 janvier 2022, le tribunal de Tlemcen avait condamné l'activiste Bouziza Boumediene à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour les mêmes chefs d'accusation. Dans la commune de Ghazaouet, Ahmed Mellouk, Abdelhakim Belabbas, Fawzi Bachir, Mokhtar Mebarki et Mohammed Lazzaoui, qui avaient été placés sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal, doivent comparaître aujourd'hui 3 février pour les traditionnels chefs d'accusation liés au Hirak, notamment l'"incitation à attroupement non armé". A Alger, Bilal Hemila, rappeur connu sous le nom de Bilal DK (Bilal Double Kanon), a été placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed. Arrêté le 27 janvier 2022 à Chréa puis transféré à Tébessa, Bilal Hemila devrait être auditionné le 7 février, indique le CNLD, sans plus de détails sur ce qui est reproché au rappeur. A Béjaïa, le procès de Samir Touba, initialement programmé pour le 25 janvier, a été renvoyé au 8 février par le tribunal d'Akbou. Convoqué pour audition devant le procureur de la République, il a été placé sous mandat de dépôt le 18 janvier suite à un verdict l'ayant condamné par défaut à cinq années de prison ferme et 200 000 DA d'amende pour des publications portant atteinte à l'unité nationale, précise le CNLD. Toujours à Bejaïa, la garde à vue de Sofiane Zerkak, activiste arrêté le 27 janvier 2022 par la police, été prolongée en attendant sa présentation devant le procureur de la République. Dans l'est algérien, plus précisément à Sétif, les hirakistes Seifeddine Boulouha et Messaoud Begrar ont été condamnés, le 31 janvier dernier, à six mois de prison ferme, alors que Saleh Naamani, Rabah Drif, Ayoub Hadji, Boumediene Seifeddine, Amdjad Benguellati, Safih Ammar, Khaled Arama, Hocine Djenane et Nabil Mhiris ont écopé de six mois de prison avec sursis. A Batna, après plusieurs renvois, le procès de Farida Merdaci devrait avoir lieu le 8 février au tribunal correctionnel. L'animatrice associative est poursuivie pour "incitation à attroupement non armé" et "troubles à l'ordre public". Le Comité national pour la libération des détenus qui annonce, par ailleurs, la convocation de Omar Eddine Bentahar, membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (bureau de Tiaret) par la police d'Aïn Témouchent, et l'arrestation, à Azazga (Tizi Ouzou) de de Mouloud Djabellah.