Le militant politique et directeur de la web-radio indépendante Radio Sarbacane à Constantine, Abdelkrim Zeghilèche, a été placé sous mandat de dépôt hier par le juge d'instruction près le tribunal d'El-Ziadia, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Après avoir été convoqué par la police judiciaire relevant de la sûreté de wilaya de Constantine, ce journaliste indépendant a été présenté hier devant le procureur de la République qui, par la suite, a déféré son dossier devant le juge d'instruction, lequel a ordonné son placement sous mandat de dépôt. C'est le quatrième journaliste à se trouver aujourd'hui derrière les barreaux, dénoncent plusieurs défenseurs des droits humains, à l'instar des responsables de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). En l'absence d'un collectif de défense, en raison de la grève nationale des avocats, l'on ignore pour le moment la date de la tenue du procès de Abdelkrim Zeghilèche, encore moins les charges retenues contre lui. Néanmoins, certains sites d'information laissent croire que ce hirakiste constantinois ferait les frais de ses interventions récentes sur la chaîne de télévision El-Magharibia, basée à Londres, et de ses publications sur les réseaux sociaux. À noter que cet activiste politique n'en est pas à ses premiers déboires judiciaires, puisqu'il avait été déjà jeté en prison bien avant le déclenchement de la révolution pacifique du 22 février 2019, alors qu'il était engagé dans l'opposition politique dans le cadre du mouvement Mouwatana. Par ailleurs, il est à signaler que la demande de remise en liberté provisoire de Brahim Laâlami a été rejetée hier par la cour de Bordj Bou-Arréridj. Un rejet jugé décevant par la défense du hirakiste. "Je suis déçu pour le rejet de notre demande de mise en liberté provisoire du détenu, car il est poursuivi pour des faits qui ne sont guère graves et qu'il présente des garanties suffisantes pour ne pas fuir la justice", a regretté Me Zine Boukhari, l'un des avocats du collectif de la défense. Enfin, la chambre d'accusation de cour de M'sila a confirmé hier l'ordonnance du juge d'instruction datant du 10 janvier, portant placement en détention provisoire de 5 activistes, dont deux militants du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie). Il s'agit de MM. Mohamed Athmane, Houssam Chebabhi, Kamal Gou, Samir Boubaya et Rami Amroune. Selon le CNLD, ces derniers ont été arrêtés par les services de sécurité entre le 29 décembre 2021 et le 4 janvier passé, et leurs téléphones portables ont été saisis lors de la perquisition du domicile.