À Draâ El Mizan comme de nombreuses villes de la wilaya, les infrastructures destinées à prendre en charge les mendiants et les SDF sont inexistantes. En effet, s'il y a un volet que les pouvoirs publics ont complètement délaissé c'est bien celui-ci. La prolifération de cette catégorie de personnes a donné à réfléchir aux responsables du comité local du Croissant-rouge algérien (CRA) et à penser un tant soit peu à ces personnes. “Nous avons constaté que beaucoup de gens de cette frange de la société ont besoin d'un peu de réconfort. Nous avons alors décidé de leur préparer des repas chauds périodiquement. Au moins, pour les protéger du grand froid qui s'installe peu à peu. Et ce ne sont pas les âmes charitables qui manquent. De nombreux commerçants nous ont promis de nous aider”, nous a déclaré M. Salmi Belkacem, président du comité local du C-RA. Interrogé sur le lancement de l'opération, notre interlocuteur répond que celle-ci est entravée en raison, notamment, de l'occupation du local du C-RA par des familles sinistrées. “Nous leur avons apporté même des tentes, mais elles refusent de quitter les lieux sous prétexte qu'elles n'allaient pas bénéficier de logements ailleurs”, explique le même responsable, rappelant que ces familles ont été relogées au sein du siège du C-RA depuis déjà une année. Dans cette ville, avons-nous constaté, les quelques SDF arrivant même des wilayas limitrophes, dorment à la belle étoile exposés à un froid glacial. Il est temps pour les responsables concernés de dégager un lieu pour regrouper ces personnes, comme ce fut le cas vers les années 1970 avec l'existence, à Draâ El Mizan, d'un foyer pour les personnes âgées. Les collectivités locales doivent d'ores et déjà penser à mettre en exécution des plans d'urgence notamment durant ces périodes de grand froid, tel l'emplacement de tentes dans des lieux sécurisés pour permettre à ces personnes abandonnées d'y passer leurs nuits. Là aussi, faudrait-il mettre des moyens logistiques et un personnel bénévole pour prendre en charge ces SDF. En tout cas, c'est une tradition éphémère dans notre pays comparativement aux autres nations développées. O. Ghilès