Les habitants du quartier place d'Armes de Annaba ont manifesté leur indignation devant les circonstances qu'ils ont qualifiées d'inadmissibles, dans lesquelles s'est produit l'incendie de la rue Hamidouche, samedi dernier à 22h30, et qui a coûté la vie au jeune D. Mohamed-Rédha (19 ans). Les citoyens, qui ont alerté les autorités locales, menacent d'investir la rue, autant de fois que nécessaire, si une enquête n'est pas ouverte dans les meilleurs délais pour déterminer les causes de ce sinistre et demander des comptes aux personnes qui, par leur négligence ou par leur incompétence, l'ont rendu possible. Avec à leur tête les parents de la malheureuse victime, ils pointent du doigt les responsables de la Sonelgaz qui, informés dès la journée de vendredi d'une surtension brutale et persistante au niveau du réseau électrique qui alimente tout le quartier, n'auraient pas pris les mesures conséquentes. Les citoyens affirment qu'ils ont délégué certains d'entre eux pour prendre attache avec les agents de permanence de la société, dès que les perturbations du courant électrique se sont manifestées. Toujours selon ces derniers, toutes les lampes et même des appareils électroménagers, pour certains, avaient commencé à cramer soudainement et c'est ainsi qu'ils s'étaient rendu compte que l'alimentation était passée du 220 à 380 volts. Un agent Sonelgaz a effectivement constaté cette défaillance du réseau, mais n'a pas pu en déceler la cause, laissant les choses en l'état en attendant d'en référer à ses supérieurs. C'est du moins ce qu'il aurait déclaré aux habitants dont il a vérifié les compteurs. Pour revenir aux circonstances du sinistre, il faut rappeler que l'incendie, qui est probablement dû à un court-circuit, s'est déclaré un peu après 22h dans l'un des petits immeubles des hauteurs de la place d'Armes se propageant rapidement dans toutes les pièces du premier étage. Les occupants, des personnes âgées et des femmes surtout, n'ayant pu le maîtriser, ont immédiatement quitté les lieux. Ce n'est qu'une fois dehors, qu'ils disent avoir constaté qu'un bébé de deux ans était resté à l'intérieur de la bâtisse. Alertés par les cris, les jeunes du quartier sont intervenus pour les secourir et c'est Mohamed Rédha qui, au péril de sa vie, a été le premier à s'engouffrer dans le brasier. Des témoins racontent qu'il a pu ramener le bébé sain et sauf à ses parents et qu'il est entré de nouveau dans la maison en flammes pensant certainement qu'il pouvait circonscrire l'incendie. Cet acte de bravoure lui fut fatal. Les éléments de la Protection civile le découvrirent inanimé et gravement brûlé derrière la porte de l'une des pièces du premier étage. Transporté aux urgences du CHU Ibn-Rochd de Annaba, il devait décéder avant qu'on ne puisse faire quoi que ce soit pour le sauver. A. ALLIA