Les déplacements migratoires des oiseaux sauvages dans les zones humides de la wilaya de Batna n'ont jamais été objet d'intérêt comme cette année-là, depuis la déclaration de la grippe aviaire en Asie, en Europe et en Afrique. “Ces bêtes sauvages et migratrices sont mises sous une surveillance active afin de pouvoir intervenir en cas de nécessité. Des mesures de protection et de contrôle de surveillance dans les zones humides des oiseaux sauvages et migrateurs sont observées quotidiennement”, nous apprend un officier des forêts de la wilaya de Batna, qui poursuit : “Nos brigades sont à l'affût du moindre mouvement suspect. Tous les faits qui prêtent suspicion nous sont signalés (…) Des prélèvements sont opérés sur l'animal et envoyés au laboratoire.” Et d'ajouter sur un ton rassurant : “Pour l'instant, la wilaya de Batna, à l'instar du reste du pays, est épargnée par ce virus mortel.” Mais la phobie de la grippe aviaire est bien présente dans l'esprit de la population qui suit ce qui se passe dans le monde. On la redoute. Toujours du côté de la direction, on nous apprend que “8 brigades des gardes forestiers, composées de 5 éléments chacune, contrôlent chaque jour les zones humides implantées dans la wilaya de Batna et une observation non stop et des prélèvements quasi quotidiens sur les animaux sauvages sont accomplis avec abnégation. Les instructions concernant les mesures préventives sont appliquées à la lettre (…) En plus des rondes effectuées, quotidiennement, nos brigades, équipées de véhicules tout-terrain et d'un nouveau matériel d'observation et de transmission, mènent une surveillance sans répit.” Par la suite, la même source d'information nous instruit que la campagne de dénombrement d'oiseaux d'eau, pour la saison 2006, qui s'est déroulée dans la région du sud constantinois du 14 au 24 janvier dernier, a déterminé 20 espèces de 2 000 oiseaux dont 8 600 oiseaux ont séjourné dans les sites humides de la wilaya de Batna. Le site humide où le plus d'oiseaux migrateurs ont été repérés est le chott de Djendli. Rappelons que la wilaya de Batna dispose de plusieurs sites humides. Du côté de la direction des services agricoles et spécialement des services des vétérinaires, c'est la même assurance. Le directeur des services agricoles de la wilaya de Batna, qui nous a reçus dans son bureau, nous a rassurés que la wilaya de Batna à l'instar des autres wilayas du pays est épargnée par le virus H5N1 et que toutes les mesures de protection et les dispositions d'intervention sont prises. Pour les cas de Seriana, Oued-Taga et Guiba, qui ont mis dernièrement les vétérinaires de la wilaya sur le pied de guerre, le DSA nous apprend que des prélèvements ont été effectués sur les têtes de la volaille malade ou morte et que les résultats sont négatifs. Même si nos interlocuteurs étaient très réconfortants, nous avons compris à travers leurs discours que le risque zéro n'existerait pas. Le retour des oiseaux migrateurs au mois de mars prochain est très redouté. Certains points négatifs méritent d'être signalés tels que les mauvaises conditions d'hygiène dans lesquelles est élevée la basse-cour et les moyens de son transport. Sur des présentoirs de fortune, l'hygiène est complètement absente et l'insalubrité y règne en maître absolu. Mais les sentiments d'appréhension ou d'insécurité viennent de cette absence d'installation d'une pédiluve (bassin désinfectant) à l'entrée de certains garages où l'on élève des poules pourtant elle est recommandée. B. Belkacem