Un problème de visa est à l'origine de l'absence à Paris de plusieurs éditeurs, selon le Syndicat national qui a saisi cette occasion pour demander un traitement de faveur aux services consulaires de l'ambassade de France à Alger. Les éditeurs algériens ont boycotté, jeudi, la cérémonie d'inauguration du 26e Salon du livre de Paris. À l'origine de cette protestation, un problème de visa. “Les éditeurs algériens présents à cette kermesse internationale du livre n'ont pas présenté leurs livres lors de l'inauguration officielle du salon”, a souligné M. Benaâmane, du bureau exécutif du Syndicat national des éditeurs de livres (Snel). Contacté par nos soins, le représentant des éditeurs a affirmé que malgré la bonne volonté des services de l'ambassade de France à Alger, 29 éditeurs n'avaient pas reçu leur visa à deux jours du lancement du salon, alors qu'une grande partie des dossiers a été traitée la veille et le jour même de l'inauguration du salon qui a eu lieu jeudi après-midi. Invité du Centre culturel français en Algérie (CCF), dans le cadre de la coopération, les éditeurs algériens ont eu beaucoup de mal, cette année, à assurer leur présence au salon. Dans un communiqué rendu public à quelques heures de l'inauguration du salon, le bureau exécutif du Snel a indiqué que “vu le manque de considération à l'égard de l'éditeur algérien et son statut, et le retard accusé pour traiter les dossiers relatifs à l'obtention de visas, le bureau exécutif à décidé de s'abstenir à l'inauguration de cette manifestation”. Le représentant du syndicat qui demande un traitement de faveur, en présentant les demandes en un seul lot et non à titre individuel, a précisé que toutes les démarches ont été respectées pour que les éditeurs puissent avoir leur visa dans les meilleurs délais, à l'exception de quelques éditeurs qui ont enregistré du retard pour formuler leur demande. Si une dizaine de maisons d'édition exposent leurs livres à Paris — Anep, Enag, Chihab, Editions du Tell, El Ikhtilaf, Sedia (filiale Hachette), Barzakh, Edif 2000, Sciences et savoir, et la Bibliothèque Verte — plus d'une dizaine d'éditeurs attend toujours son visa. “Les services de l'ambassade de France se sont montrés très disponibles et ont travaillé très tard pour résoudre ce problème. Mais nous ne comprenons pas le retard dans le traitement des dossiers dont certains ont été déposés au mois de décembre. Parmi les éditeurs qui n'ont pas eu leur visa il y a le directeur de l'Office des publications universitaires (OPU), le cas des éditions Pages bleues, lauréat l'année dernière du prix du livre scientifique”, poursuit M. Benaâmane. Ainsi et malgré tout, plus d'une vingtaine de maisons d'édition algériennes va représenter, jusqu'au 22 mars, la production livresque algérienne dans la plus grande librairie d'Europe, dédiée à la francophonie, un espace politique, économique, culturel et social dans lequel l'Algérie est toute indiquée pour avoir une place. Ceci étant, à nous algériens de nous faire une place dans un monde où alliances politico- culturelles sont déterminantes. Wahiba L.