Sur les sept secteurs composant cette industrie, deux seulement (matériaux de construction et chimie) connaissent une croissance de leur production. Le Forum des chefs d'entreprise qualifie la situation de l'industrie publique nationale d'“atone”. Dans son dernier bulletin mensuel, le forum, s'appuyant sur les données du 3e trimestre 2005, souligne que, pratiquement, les seuls secteurs ayant présenté une croissance significative sont l'énergie (+11%), les hydrocarbures (+4,2%) et les industries extractives (+14%). “Les industries manufacturières ne sont pas près de renouer avec la croissance (-5%)”, estime le FCE. Pour le 7e trimestre consécutif, relève-t-on dans le bulletin, le niveau de production de l'industrie manufacturière publique est baissier. Sur les sept secteurs composant cette industrie, deux seulement (matériaux de construction et chimie) connaissent une croissance de leur production. “Il est vrai que la menace d'une privatisation qui peut venir à tout moment et la “référence” affichée par le gouvernement dans ses choix quant à la conclusion de certains marchés publics, ne sont pas faites pour inverser cette tendance”, affirme le forum. La persistance des prix élevés du baril de pétrole (+11%) permet à l'Algérie d'aligner des records d'excédents commerciaux. Les exportations hors hydrocarbures sont marginales Au mois de janvier dernier, l'excédent de la balance commerciale a dépassé les trois milliards de dollars. Comme toujours, la progression exponentielle des exportations des hydrocarbures (+ 60%) maintient cette tendance. En termes de pertinence d'analyse, précise le Forum des chefs d'entreprise, ce sont “les exportations hors hydrocarbures et la “nature” des biens importés qui doivent mériter une attention particulière”. Sur ce chapitre, note le forum, les exportations hors hydrocarbures ont atteint les 71 millions de dollars. Ils accusent une légère diminution (-1%) par rapport au mois de décembre 2005. “Si on détaille un peu plus la nature des biens exportés (hors hydrocarbures), la tendance est au pessimisme”, souligne le forum. En effet, l'essentiel de ces exportations provient soit de la pétrochimie (60%), soit de la vente des débris de fonte et de cuivre (10%). “La pétrochimie est un secteur “adossé” au secteur des hydrocarbures ; tandis que l'exportation de débris de ferraille ne peut constituer un motif de fierté, ni un gage de compétitivité d'une économie”, explique le forum. Le seul produit constituant un avantage comparatif est la datte. Mais ses niveaux d'exportation restent assez faibles et dépassent rarement les 2 millions de dollars. Les niveaux d'exportation atteints dépendent dans une large mesure des périodes de récolte. Il existe manifestement des problèmes dans le conditionnement de ce produit. Quant aux importations, elles ont atteint 1,7 milliard de dollars. Elles sont en augmentation de près de 30% par rapport au mois passé. L'essentiel de cette augmentation est allée vers les biens d'équipement industriel (+5%) suivie par celle des biens à usage alimentaire (+2%). Pour rappel, les statistiques douanières indiquent que l'excédent de la balance commerciale a atteint 6 milliards de dollars au cours des deux premiers mois de 2006. Les exportations de marchandises se sont élevées à 9,4 milliards de dollars, en hausse de 41,37%, tandis que les importations se sont chiffrées à 3,32 milliards de dollars en janvier et février de l'année en cours, soit une baisse de 3,68%. Les exportations en hydrocarbures représentent 98,60% des exportations globales. Les ventes hors hydrocarbures se chiffrent à 132 millions de dollars pour les deux premiers mois de 2006. Quant au mois de février 2006, les exportations se sont élevées à 4,37 milliards dollars, soit en hausse de 26,20% et les importations à 1,61 milliard de dollars, soit en baisse de 9,27%. L'indice de confiance est resté inchangé En l'absence d'un événement de nature à influer significativement sur l'opinion des chefs d'entreprise en Algérie, l'indice de confiance est resté invariant (-1) pour le troisième mois consécutif, traduisant de ce fait une situation d'attente qui en est à son septième mois. L'intention d'augmenter la production dans les trois prochains mois est exprimée par 55% des chefs d'entreprise alors que 34% sont pour le maintien au niveau actuel et 11% sont plutôt pour une réduction. Cette proportion aurait été nettement plus importante s'ils ne devaient pas faire face à la fois à des problèmes d'écoulement de leurs productions et à la baisse du niveau des commandes de leurs clients. En effet, en ce qui concerne l'écoulement de leurs produits, 29% déclarent une hausse du niveau de leurs stocks. Les commandes, elles, ont baissé pour 41% des chefs d'entreprise et augmenté pour 13%. 95% des chefs d'entreprise enquêtés ont répondu aux questions sur la tendance d'évolution des prix. Dans leurs réponses, 2 patrons sur 3 (64-65%) estiment que les prix d'achat des intrants et les prix de vente des biens ou services fournis sont restés stables durant le trimestre passé. Pour les autres, par contre, ils ont été plus nombreux à signaler, d'une part, la hausse des prix d'achat des fournitures industrielles (31% pour la hausse contre 4% pour la baisse) et, d'autre part, la baisse des prix de vente de leurs productions ou de leurs services (20% pour la baisse contre 15% pour la hausse des prix). Meziane Rabhi