Un grand projet, actuellement à l'étude, est prévu pour sécuriser les ports qui fonctionnent encore au simple badge. Gendarmerie, police, représentants du ministère des Transports, responsables de ports et aéroports, responsables de compagnies maritimes et autres ont assisté hier à la présentation de José S. Sorzano, président du conseil d'administration de la sécuriport et ex-ambassadeur américain aux Nations unies venu en Algérie présenter le nec plus ultra de ce qui existe actuellement comme technologie de pointe à même d'assurer une sécurité et une sûreté maximum nécessaires aux infrastructures portuaires et aéroportuaires. C'est là le produit de Securiport qui est une société de droit américain basée à Washington spécialisée dans la sécurité aéroportuaire et la reconnaissance biométrique des passagers dans les aéroports grâce à son système Total Digital Control (TDIC). Et pour mettre sur pied ses systèmes, la Securiport s'est associée à la Ultra Scan Corporation, fabricant américain des lecteurs d'empreintes digitales à ultrasons intégrés au système TDIC. L'orateur a bien souligné, lors de sa présentation, qu'il existe différentes technologies pour la biométrie telle que celle qui repose sur la reconnaissance par l'iris. Il a cependant fait ressortir les désagréments de ce procédé en précisant qu'il n'était peut-être pas l'un des plus recommandés pour être appliqué à la masse comme c'est actuellement le cas dans certains aéroports américains. D'où d'ailleurs le recours à d'autres moyens d'identification tout aussi sûrs. Aussi, le système contrôle numérique total a pour objectif le contrôle de sécurité des passagers lors des arrivées et des départs aux aéroports. Ce système fait usage de la biométrie pour vérifier l'identité des passagers en voie d'embarquer et d'arriver au pays en passant à l'immigration et de vérifier et de comparer l'identité des passagers à celle enregistrée aux bases de données existantes relatives aux criminels, telles qu'elles ont été constituées par les organismes de sécurité nationaux et internationaux. Une démonstration de ce procédé a été faite hier, à l'hôtel Sheraton, à une assistance, visiblement à l'affût de ces procédés. “Nous sommes, en effet, intéressés par la sécurisation de nos infrastructures et nous sommes sur un grand projet pour les ports à titre d'exemple. Il y aura inévitablement recours à la biométrie qui devrait intervenir en 2009”, nous a confirmé un cadre du ministère des Transports en marge de la rencontre qui a fait ressortir toute la pertinence de la sécurisation qui peut être aussi un moyen de lutte contre l'immigration clandestine et la lutte contre le crime organisé et tous ces problèmes de drogue, etc. L'Algérie est peut-être au stade des balbutiements, mais elle n'est pas complètement ignorante de ces procédés, à l'exemple de la Gendarmerie nationale qui a adopté l'empreinte digitale automatisée et l'identification biométrique à titre expérimental à Tamanrasset, dans le but de lutter contre le crime organisé. C'est aussi la ferme intention des pouvoirs publics qui ont pris des mesures (projet d'ordonnance adopté le mois passé par l'APN) pour lutter contre la contrebande à travers la création de comités locaux de lutte contre la contrebande. Le DG des douanes prévoit, pour sa part, de réaliser pas moins de 25 postes de contrôle des douanes tout au long de la bande frontalière de la wilaya de Tlemcen. Ces postes seront dotés de moyens technologiques modernes de communication, de transmissions et de renseignements. Mais la lutte contre le crime ou le terrorisme ne se fera sans doute pas si chaque pays se confine dans son territoire. Ce qui nécessite l'échange des informations et l'adoption d'un code international comme il en existe dans le maritime. Nabila Saïdoun