Le sommet de l'Otan s'est ouvert à Riga (Estonie) sur fond de révélations sur des tortures pratiquées en Afghanistan par les services secrets afghans sur des détenus de l'organisation atlantiste pour son propre compte. L'Otan aurait délocalisé la torture comme l'ont fait les Etats-Unis en livrant de présumés terroristes islamistes à des sous-traitants en Europe et dans le monde arabe. Le Parlement européen avait, par ailleurs, épinglé Washington sur ses pratiques et sur ses fameuses prisons délocalisées. Les services secrets afghans (NDS) ont fait subir des sévices à des détenus dont certains leur avaient été remis par les troupes de l'Otan, a affirmé, hier, l'organisation Human Right Watch (basée à New York) dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer. HRW demande à l'Otan d'enquêter sur ces allégations et de veiller au respect des droits de l'homme dans toutes les étapes de la détention d'individus. HRW attire également l'attention sur ce transfert de prisonniers par l'Otan qui se décharge ainsi de ses responsabilités dans le traitement de ses détenus. Amnesty International s'est également inquiété le même jour des actes de torture qui auraient pu être infligés à des détenus afghans remis par l'Isaf (Les forces de l'Otan en Afghanistan) aux forces de sécurité afghanes connues pour faire usage de telles pratiques. Cette ONG s'associe à HRW pour exiger de l'Otan la mise en place d'un organisme chargé d'enquêter sur ces violations et celles qui ont pu être commises par ses troupes en Afghanistan. Ce scandale tombe au moment où l'on s'interroge au sein de l'Otan sur l'efficacité de son action en Afghanistan. Le président américain devait exhorter ses alliés de l'Otan à fournir en Afghanistan les troupes demandées par les commandants militaires de l'Alliance et qu'ils acceptent des missions difficiles. Bush, assurant que les Etats-Unis avaient un agenda ambitieux pour le sommet de l'Otan, a admis la nécessité de transformer l'Alliance transatlantique. D. B.