Le cheptel ovin de la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest estimé à plus de 800 000 têtes, atteint 1 200 000 têtes durant la période de transhumance. Ce qui confirme le statut de région agropastorale que s'attribue cette wilaya. Pour manque d'alimentation, le sort a voulu que les grands éleveurs de la wilaya, concentrés au niveau des localités du Sud, ne trouvent aucune autre alternative que de transhumer vers certaines régions du sud du pays, comme Béchar, qui ont accusé d'importantes chutes de pluie. “Contrairement à ce que nous connaissions dans le passé quand les éleveurs du Sud atterrissaient chez nous, cette année, c'est nous qui partons chez eux en quête de pâturages”, nous fait remarquer un éleveur de Aïn Kermès. La cause en est, selon de nombreux observateurs, la forte dégradation des périmètres steppiques de la wilaya de Tiaret qui ont connu d'intenses labours illicites, une pratique assimilée à un sabotage caractérisé, maintes fois dénoncé par les citoyens des différentes contrées comme Aïn Dheb, Sidi-Abderahmane, Faidja… En fait, cette calamité n'a pas été sans porter un coup dur sur les prix du bétail, notamment à quelques jours de la fête de l'Aïd, qui sont réduits, selon certains éleveurs, à un strict minimum. “La brebis qui dépassait, avec son petit, les 20 000 dinars est cédée actuellement au prix variant entre 13 000 et 15 000 dinars alors que l'agneau engraissé qui atteignait 18 000 dinars ne dépasse guère 12 000 dinars”, nous affirme un vétérinaire en exercice à Aïn Kermès qui, sans détour, impute cette baisse vertigineuse à la cherté des aliments. Cependant, notre interlocuteur a révélé que certains éleveurs trouvent un malin subterfuge d'alimenter les ovins d'engraissement à base d'aliments de volailles qui s'avère plus efficace pour une prise de poids rapide. “Par endroit, vous serez surpris de sentir les odeurs nauséabondes de la volaille alors que vous voyez devant vous des moutons”, ironisait-il. S'agissant des maladies, notamment la blue tongue, le Dr Bouakaz soutient que tous les dangers sont écartés, particulièrement en ces périodes de froid. R. SALEM