L'encerclement se resserre davantage avec la spécialisation des chaînes et leur rapprochement géographique pour capter “l'audimat”, mais surtout les parts de marché de la manne publicitaire encore disponible. Faut-il ouvrir ou pas les médias lourds à l'investissement privé ? Ainsi posée la problématique, le débat est faussé d'emblée. Car l'option se place dans la catégorie nécessaire urgence étant donné qu'octroyer une mission supplémentaire aux médias lourds uniques pose un sérieux problème de moyens et d'une gestion autre qu'il serait aujourd'hui impossible d'imaginer. Implicitement, l'argument sous-tendu dans le rejet officiel de l'ouverture du champ à l'investissement privé s'inscrit dans le souci de contrôle. “Nous ne sommes pas prêts”, a été le leitmotiv de plusieurs responsables qui se sont succédé jusqu'à présent. Devant le monopole de l'ENTV, au travail systématiquement en net recul par rapport à l'image véritable du pays et aux aspirations des citoyens, une spontanée ruée vers les chaînes étrangères s'est opérée. L'Algérien dispose maintenant d'une variété de bouquets, de chaînes à même de satisfaire ses goûts et ses fantasmes. L'encerclement se resserre davantage avec la spécialisation des chaînes et leur rapprochement géographique pour capter “l'audimat”, mais surtout les parts de marché de la manne publicitaire encore disponible. “Les autorités nationales ne sont pas contre” l'ouverture de l'audiovisuel au privé, nous rassure le ministre de la communication. Mais, il y a un “mais”. “Il faut s'y préparer en réunissant les bonnes conditions.” Et l'on revient ainsi à la case départ et au “on n'est pas prêt”. Même si l'on est conscient, du moins avoue-t-on, de la nécessité de se doter de moyens de communication supplémentaires pour faire face à la déferlante satellitaire venue d'ailleurs. L'impératif de la construction de l'identité nationale comme préalable à l'ouverture pourrait coûter du temps et accentuer davantage le retard qu'accuse le pays en la matière. Les deux opérations peuvent être menées en parallèle et réussir raisonnablement. La jeune expérience de la presse écrite privée n'est pas constituée que d'errements. Les observations extérieures montrent bien qu'elle est unique dans la sphère arabe et qu'elle a acquis en “bon sens” et en maturité. D'ailleurs, place-t-elle l'intérêt national au sommet de ses préoccupations quotidiennes. Des chaînes de télévision et de radio privées sont à partir de cette expérience possibles. D. B.