L'insurrection de rebelles touareg menaçant de reprendre, le président du Niger a proclamé l'état d'urgence, pour une période de trois mois, dans la région d'Agadez, au sud de l'Algérie, accordant aux forces de sécurité des pouvoirs supplémentaires pour éradiquer le mouvement. Depuis février, des combats sporadiques ont refait surface dans cette vaste région au sud de l'Algérie où le MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice) a établi ses quartiers. Les heurts avec le pouvoir ont fait au moins 45 morts dans les rangs des unités de l'armée nigérienne. Cette dernière a démenti ces chiffres, disant qu'elle avait tué sept combattants rebelles et qu'elle ne déplorait qu'un mort et sept blessés dans ses rangs. Le MNJ se présente comme le représentant d'intérêts de communautés touareg. Ce que lui conteste les autorités de Niamey qui, ne le reconnaissant pas, le qualifient de “ramassis de bandits et de trafiquants de drogue”. Le décret présidentiel accorde aux forces de sécurité des pouvoirs supplémentaires pour arrêter et détenir des suspects au-delà des 48 heures habituelles et il limite les déplacements des civils sur les principales routes reliant les villes de cette région d'Agadez où, selon le ministre des Communications, Mohamed Ben Omar, l'insécurité a provoqué l'exode des populations vers d'autres régions. En outre, les intempéries sont venues grossir le mouvement de fuite, des pluies torrentielles tombées sur plusieurs régions du pays ont laissé, selon des sources officielles, des milliers de sinistrées et occasionné d'importants dégâts, notamment, au nord d'Agadez, dans la zone touareg d'Iferouane, qui souffrait déjà de problèmes d'approvisionnement en vivres à cause de la rébellion. Une calamité qui en a rajouté à l'insécurité qui menace la ville d'Agadez du fait de la recrudescence de la rébellion touareg. Le Niger a, par ailleurs, examiné, la semaine dernière avec le Mali, une stratégie de lutte contre l'insécurité à leur frontière commune. Au cours de la rencontre, qui a eu lieu à Gao, au nord du Mali, entre le ministre malien de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Sadio Gassama, et le ministre d'Etat nigérien de la Sécurité publique et de la Décentralisation, Albade Abouba, il a été décidé d'instituer un droit de poursuite réciproque et des patrouilles réciproques mixtes, pour lutter contre l'insécurité transfrontalière. Le Mali a connu, de son côté, fin mai 2006, des attaques de rebelles touareg, qui ont visé des casernes du nord. À Gao, il a été, par ailleurs, question de la lutte contre la circulation illégale des armes légères et le trafic de drogue. Le Sahel serait devenu une plaque tournante pour le trafic de drogue vers l'Europe. Il y a lieu de relever que pour le Mali, un accord entre le gouvernement et les responsables de l'Alliance touareg du 23 mai avait été signé à Alger prévoyant, entre autres, le développement de la région de Kidal, dans le nord du pays et où s'était développée la rébellion et qui était même devenue un sanctuaire pour Al Qaïda Maghreb. L'accord, signé le 4 juillet 2006, par le général Kafougouna Koné et les chefs de l'Alliance, prévoit également la création d'unités spéciales de sécurité et la remise des armes dérobées par les ex-rebelles avant leur réinsertion socioéconomique. Suite à cet accord, des rebelles maliens irréductibles ont essayé de rebondir en annonçant la création d'une alliance touareg Niger-Mali (ATNM). Le nord du Niger est une région désertique où le groupe français Areva exploite deux mines d'uranium et où prospectent d'autres entreprises étrangères. Affaire à suivre. D. Bouatta