Au lendemain de la terrible explosion qui a endeuillé la vieille ville de Annaba, la colère et l'indignation s'emparent des habitants du vieux quartier populeux. Les riverains du quartier sinistré où 7 personnes ont péri, et pas moins de 8 blessés ont été enregistrés, s'interrogent maintenant sur les causes réelles de l'explosion qui a pulvérisé l'habitation située au 8, rue des Frères-Djaâtout (ex-rue d'Alger). En effet, ils étaient nombreux hier à accuser ouvertement la Sonelgaz pour négligence. Selon ces derniers où figure une avocate, dont le cabinet se trouve au rez-de-chaussée de l'habitation en question, une fuite de gaz aurait été signalée à l'entreprise citée depuis plusieurs semaines sans pour autant être contrôlée par les services concernés. “Où est l'Ograva ? (ndlr : Office de gestion et de restauration de la vieille ville de Annaba). On ne les a vus que lorsque le wali et ses collaborateurs ont visité les lieux du drame”, s'indigne un proche de l'avocate et de continuer : “Ils avaient pourtant promis de revenir avec des engins pour enlever les décombres et détruire ce pan de mur qui menace de tomber à tout instant.” À l'ex-rue d'Alger, on raconte que l'une des victimes, un père de famille d'une quarantaine d'années qui a, pour sa part, subi des brûlures très graves à la face et à la poitrine, s'était même présenté au siège de la Sonelgaz trois jours avant que l'accident mortel ne se produise, pour insister sur les risques que ladite fuite de gaz fait courir à tout le quartier. Une version des causes de l'explosion qui ne concorde pas du tout avec celle qui est avancée par les autorités concernées, lesquelles s'en tiennent jusqu'à présent à la thèse d'un simple accident domestique. D'aucuns auront remarqué la présence plutôt assidue depuis hier matin des techniciens de l'entreprise de gaz et d'électricité, équipés de détecteurs de fuite et autres matériels de sondage sur les décombres de l'habitation soufflée par l'accident. “Qu'est-ce qu'ils cherchent maintenant que le mal est fait ? Même s'il y a une fuite, il n'y a plus rien à faire”, s'écriait une mère de famille tout en demandant aux petits enfants qui s'agglutinaient autour des gravats de s'en éloigner. Leurs voisins qui sont en détresse suite à ce drame qui s'est produit au 8, rue des Frères Djaâtout, demandent à être évacués également. Ils disent craindre plus que jamais pour leur propre vie et demandent à bénéficier de mesures d'urgence. La décision de sécurisation du périmètre immédiat du lieu du sinistre ne concerne pour l'heure que les huit familles occupant l'habitation mitoyenne à celle détruite, lesquelles ont été provisoirement hébergées dans un centre de transit situé au niveau du quartier du Caroubier, sur les hauteurs de la ville. La situation n'était guère reluisante hier à Annaba autant pour les responsables que pour les citoyens qui résident au niveau de la vieille ville. La relation de confiance entre ces derniers est en tout cas sérieusement ébranlée, en attendant qu'une solution soit trouvée aux nombreux sinistrés. A. ALLIA