Après les grèves de Dubaï qui ont révélé le prix du miracle de cette petite pétromonarchie, c'est au tour de son voisin Bahreïn de faire démentir l'idée d'un Golfe paradisiaque. Manama est le théâtre de troubles depuis une semaine. Les autorités incombent le viol de la quiétude de leur pays aux chiites. Les affrontements, au cours desquels les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, mené des perquisitions dans des villages chiites et procédé à des arrestations, ont éclaté après la mort d'un manifestant à la suite d'une manifestation de l'opposition la semaine dernière, après avoir inhalé de la fumée lors de la dispersion de cette manifestation. La manifestation a été organisée par des activistes de confession chiite, majoritaire à Bahreïn, un petit royaume du Golfe, pour réclamer des indemnisations pour les victimes des violations des droits de l'homme dans les années 1980 et 1990. Le Mouvement des libertés et de la démocratie, connu sous le nom de Haq, affirme que les forces de sécurité ont procédé à l'arrestation de jeunes Bahreïnis dans plusieurs villages chiites, notamment Duraz, al-Muqsha et Sanabis, à l'ouest de la capitale, Manama. Pour sa part, la principale composante de l'opposition chiite, l'Association de l'entente nationale islamique, a appelé le ministère de l'Intérieur, à arrêter immédiatement ces agissements “illégaux et inhumains” et à libérer immédiatement les détenus. Ces affrontements interviennent à un moment où les dirigeants du Golfe pensent avoir soldé leurs contentieux avec l'Iran chiite, accusé auparavant d'attiser le feu chiite chez eux où vivent d'importantes communautés chiites. Le président iranien Ahmadinedjad avait assisté au dernier sommet du CGC, il en a même été la vedette. L'Iran avait enterré la hache de guerre avec ses voisins du Golfe arabo-persique et leur a même proposé un pacte de défense commun D. B./Agences