Le code de la route et le système de formation appliqué dans les auto-écoles sont appelés à être révisés, actualisés et adaptés à la réalité vécue au quotidien dans les routes nationales et les agglomérations, ont souligné, hier à Alger, des représentants du ministère des Transports et de la Gendarmerie nationale. S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'occasion du lancement officiel d'une campagne de sensibilisation nationale sur les conséquences d'un dépassement dangereux, les deux représentants ont mis l'accent sur la nécessité de l'élaboration d'une politique nationale de prévention et de sécurité routière et d'un programme national identique pour l'ensemble des auto-écoles. Ils ont également appelé à la création d'un centre national du permis de conduire qui aura pour charge, entre autres, l'étude et la supervision du contenu du programme pédagogique destiné aux citoyens désirant avoir leurs permis de conduire, outre l'inspection et le contrôle du déroulement de la formation ainsi que des capacités des formateurs et examinateurs. “Il faut qu'il y ait un programme national pour l'ensemble des auto-écoles, dont le contenu doit être appliqué à l'échelle nationale. Les heures de cours sont insuffisantes”, a indiqué le sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, M. Tahar Messaoud Nacer, annonçant une prochaine révision du système de formation dans le domaine de la conduite. Il a aussi souligné l'urgence de renouveler les priorités de la formation et l'intégration de moniteurs confirmés et des circuits d'apprentissage homologués, dans le but d'améliorer la situation. “Nous devons revoir le plan pédagogique, le promouvoir et l'actualiser”, a-t-il affirmé, ajoutant que des programmes de recyclage des auto-écoles sont en cours de mise en place. M. Messaoud Nacer a indiqué que 250 examinateurs ont bénéficié de programme de recyclage, annonçant l'introduction progressive, dans les cours de code de la route théorique, de l'outil informatique, avec lequel le candidat apprend le code virtuellement à partir d'une base de données informatiques. Concernant le code de la route, M. Messaoud Nacer a souligné l'importance de son évaluation sur plusieurs aspects, dont les moyens disponibles, l'application et les insuffisances constatées. Il a indiqué que sept projets pour trouver des solutions “urgentes” à la circulation routière à Alger sont en cours d'étude, ajoutant que près de 100 carrefours d'Alger seront dotés de signalisation. “La formation des conducteurs laisse à désirer sur le plan pédagogique, même les examinateurs ne sont pas assez formés”, a déploré, de son côté, le représentant de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Amar Kara, appelant à réviser le système de formation des critères du candidat jusqu'au moniteur et à l'examinateur. Estimant que la sensibilisation et le retrait de permis de conduire ne sont “pas suffisants”, le lieutenant-colonel Kara a plaidé pour la promulgation de lois répressives. “On doit passer à la répression, le retrait de permis et la sensibilisation ne suffisent pas. Il faut revoir toute l'organisation actuelle de la sécurité routière dans le souci d'élaborer une politique nationale de prévention et de sécurité routière”, a-t-il martelé. “Les lois que comprend la législation nationale dans ce domaine ne sont pas répressives”, a-t-il indiqué, révélant que plusieurs infractions dangereuses “ne sont pas suivies par des mesures complémentaires”. Evoquant les bouchons et l'encombrement vécus dans la capitale, le lieutenant-colonel Kara a indiqué qu'un plan d'urgence a été arrêté, précisant que des priorités ont été étudiées, sans donner de date de l'application de ce programme. Il s'agit de la décentralisation du port d'Alger qui, selon lui, abrite plus de 70% des conteneurs, par l'installation de ports régionaux, l'ouverture d'une douzaine de parkings géants et la création de dépôts régionaux pour les véhicules des concessionnaires. Synthèse R. N.