Le premier responsable chargé des opérations de privatisation a indiqué que 500 entreprises ont été cédées jusqu'en 2007, 30 en 2008. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, dans un entretien publié dans la dernière livraison du magazine New African paraissant à Paris, a réfuté toute idée de retard dans le processus des privatisations. M. Temmar rappelle que près de 500 entreprises ont été privatisées, 417 jusqu'à 2007 et une trentaine en 2008. Très loin de l'objectif des 100 opérations par an annoncé par le ministre. De nombreux observateurs ont à maintes fois relevé le bilan décevant des privatisations. Le nombre des entreprises cédées est faible et il s'agit de petites unités et parfois des actifs de société. Même le président de la République, devant les présidents d'APC, avait reconnu qu'en matière de conduite des opérations de privatisation, l'Etat a fait fausse route, en annonçant que de nouvelles règles seront prises. “Nous ne retardons pas les privatisations, mais nous ne sommes pas tenus non plus de liquider, coûte que coûte, nos entreprises. Nous voulons prendre notre temps”, a précisé M. Abdelhamid Temmar. “C'est un rythme que nous pouvons accélérer parce que les entreprises sont prêtes”, a ajouté le ministre de l'Industrie, expliquant que les opérations pourraient durer deux ans, en tenant compte de l'évaluation de l'entreprise par le partenaire, “contrairement à ce que l'on pense”. Le ministre de l'Industrie et de l'Investissement affirme que l'objectif de la privatisation en Algérie doit permettre à l'entreprise “de miser sur le marché, sauver ses activités, former son personnel et créer des emplois”. L'Etat ne cherche pas à faire de l'argent à travers les opérations de privatisation, estime M. Temmar. “L'endettement extérieur de l'Algérie est quasiment nul. Nous avons 600 millions d'euros à rembourser. Sur le plan intérieur, l'endettement est estimé à environ 30% du PIB. La France est à 70% et le Japon à 140%”, argumente le ministre. Le ministre de l'Industrie évoque aussi “un certain nombre d'activités économiques” que l'Etat ne veut pas perdre. Pour rappel, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Abderrachid Boukerzaza avait annoncé le 25 août dernier, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un Conseil de gouvernement que “le gouvernement se penche sur l'évaluation et la révision des dispositifs relatifs à la privatisation, aux investissements et au partenariat appliqués à ce jour”. Cette nouvelle orientation se cristallise notamment à travers le contrôle et la régulation des conditions de circulation des capitaux privés des opérateurs économiques et des investisseurs, volet qui fait l'objet d'une attention particulière de la part du gouvernement, selon le ministre qui a précisé que “les révisions qui seront apportées à la privatisation, l'investissement et le partenariat et qui sont à l'étude au niveau d'ateliers spécifiques se préciseront avec la prochaine rentrée sociale”. En d'autres termes, il s'agit d'une pause du processus de privatisation des entreprises publiques d'autant que le gouvernement s'est engagé dans un programme de redéploiement du secteur public. Ce redéploiement, précise le ministre “consiste en une sélection d'un certain nombre d'entreprises pour de grandes entités viables, où il y aura des avantages comparatifs absolus et indéniables, comme la pétrochimie, l'acier, l'agroalimentaire, la pharmacie, les engrais, la mécanique, le tourisme, les services et les NTIC”. “Ce sont les secteurs que l'Etat va financer en partie, et pour lesquels nous cherchons des partenaires afin de les développer avec nous”, souligne le ministre de l'Industrie précisant que l'objectif actuel est “de repérer les préférences des investisseurs suivant l'intérêt qu'ils recherchent : accès aux autoroutes, proximité des ports...” En évoquant l'attractivité de l'Algérie pour les investisseurs étrangers, M. Temmar a indiqué que “l'économie algérienne est la plus libérale de tout le sud de la Méditerranée”. L'argument : “Les mesures de protection douanière, par exemple, sont inférieures à celles du Maroc, de la Tunisie ou de l'Egypte. Autre point : nous étions à 40% de l'impôt sur le bénéfice (IBS), il a été abaissé de 30% à 20 %.” Le ministre relève que les investisseurs qui s'intéressent au marché algérien sont de grande taille. “Nous avons affaire à des investisseurs de qualité. Nous ne nous plaignons pas”, souligne M. Temmar. Meziane Rabhi