L'ambassadeur de France a Alger, M. Driencourt, accompagné de M. Soriano, consul général de France à Oran, et de M. Pellan, directeur du Centre culturel français à Oran, ont effectué une visite de courtoisie à la capitale de l'Emir Abdelkader, durant la journée de lundi, et ce, suite à l'invitation de l'association culturelle Emir Abdelkader, présidée par M. El-Keurti. L'association culturelle Emir Abdelkader brille par sa technique de communication pour faire en sorte de sortir la wilaya de Mascara de sa léthargie et de faire connaître la cité à des diplomates et personnalités dont l'ambassadeur de France, M. Xavier Driencourt, qui n'a pas eu, selon ses déclarations, le privilège de venir à Mascara, célèbre pour son histoire et sa viticulture. L'association culturelle Emir Abdelkader œuvre avant tout pour que le potentiel culturel très inexploré de la wilaya de Mascara sorte de l'ombre de l'inacceptable. La visite de l'ambassadeur l'a conduit lundi à une cave viticole, communément appelée Selatna, sise dans le chef-lieu de la wilaya, puis vers l'université de Mascara où il a assisté au vernissage de l'exposition photos de Jérusalem (El-Qods) de l'école biblique et de l'architecture musulmane de 1886, œuvre de pères français, organisée à l'enceinte de ce haut lieu du savoir. Le centre de documentation de la chapelle, administré par le père Raymond Gonnet, dont la délégation diplomatique a eu à visiter les divers ateliers et notamment la mirifique bibliothèque où sont exposés des ouvrages inestimables et très recherchés, spécialement les références de la branche médicale. La visite des sites touristiques et archéologiques de la ville de Mascara, à l'exemple du tribunal de l'Emir Abdelkader, la résidence et son état-major, a été au programme de l'ambassadeur de France, une visite qui, rappelons-le, a coïncidé avec le 128e anniversaire de la mort du fondateur de l'Etat algérien moderne. Simple hasard du calendrier ou volonté marquée de resserrer les liens entre les deux pays, déchirés par tant d'occasions manquées, de virages mal pris, d'incompréhensions mais surtout de malentendus. La collation entre les membres de l'association culturelle de l'Emir Abdelkader et la délégation français a été effective au sein du jardin Pasteur, où un point de presse a été animé par l'ambassadeur, au cours duquel il a répondu à la majorité des questions des journalistes de la presse écrite locale accrédités au niveau de la wilaya. M. Driencourt a déclaré en cette heureuse circonstance sa satisfaction du déplacement à Mascara lequel lui a permis, entre autres, a-t-il dit, afin de connaître cette région profonde de l'Algérie, lieu de naissance de l'Emir Abdelkader. « J'ai profité de la première opportunité à l'idée de venir à Mascara en compagnie de Monsieur le consul général de France à Oran et du directeur du CCF à Oran pour faire en sorte d'avoir un aperçu sur la richesse culturelle et historique de Mascara, célèbre pour son bon cru. Cependant, les deux causes tangibles qui m'ont poussé à entreprendre ce voyage sont purement d'ordre culturel afin d'inaugurer, en premier lieu, l'exposition photos à l'université de Mascara initiée par les services culturels de l'ambassade de France à Alger, un événement organisé, il y a dix ans, à l'Institut du monde arabe à Paris, et dans d'autres villes algériennes», dira l'ambassadeur. Pour mieux étayer ses propos et en fin diplomate qu'il est, M. Xavier Driencourt insistera sur la célébration du 128e anniversaire de la mort de l'Emir Abdelkader, où il dira : « Je me rendrai ce mardi au cimetière d'El-Alia pour me recueillir sur sa tombe. Un homme de croyance et de justice dont les valeurs universelles sont respectées. » L'ambassadeur de France à Alger a tenu à rappeler cet événement lors de cette conférence de presse en déclarant : « La France lui a toujours rendu hommage pour son humanisme, notamment l'archevêque d'Alger. L'émir Abdelkader a beaucoup marqué son exil à Damas pour avoir sauvé des milliers de chrétiens de la capitale syrienne, menacés d'extermination par des musulmans fanatisés en 1860.» Evoquant la question de la restitution des archives de l'Algérie par la France, l'ambassadeur a affirmé que les pourparlers étaient en bonne voie pour l'achèvement de cette discussion avec toutes les parties concernés des deux rives. La possibilité de jumelage entre Mascara et Amboise a été également évoquée, et l'ambassadeur s'est déclaré tout à fait favorable à une telle initiative, car c'est une manière de redynamiser les échanges culturels et économiques. Cinq centres culturels français sont fonctionnels en Algérie et un grand institut français verra le jour en 2012, a-t-il ajouté, sans oublier de mentionner dans le cadre de cette conférence de presse : «Il n'y a pas eu de suspension des accords de Schengen en matière d'octroi de visas mais une simple retouche, qui fera l'objet d'un aménagement par la Commission de Bruxelles. Rappelons que le rétablissement des contrôles aux frontières a déjà été utilisé en 2006 par l'Allemagne lors de la Coupe du monde.» Les services consulaires de France en Algérie ont délivré plus de 130 000 visas en 2010 aux Algériens désirant se rendre en France pour divers motifs. Quant aux résidents Français immatriculés au niveau des consulats de France en Algérie, ils sont de l'ordre de 30 000 dont 80% de binationaux, a scellé au cours de ce point de presse. L'histoire est une galerie de tableaux où il y a peu d'originaux et beaucoup de copies. Manseur Si Mohamed