«Aux voix qui parlent de l'exception de l'Algérie par rapport à ce qui se passe dans les pays arabes et celles qui se demandent si l'Algérie existe et fait partie de ce monde, nous répondons : oui, nous faisons partie de ce monde mais nous n'avons pas à revenir des années et des décennies en arrière et aux anciennes expériences», a affirmé, hier à la Cour suprême, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire 2011-2012. En effet, le chef de l'Etat a déclaré, par la même, que le peuple algérien n'a de leçons à recevoir de personne depuis qu'il a pu arracher son indépendance et sa souveraineté «que personne n'a le droit de marchander». Il dira, concernant la conjoncture internationale que l'Algérie n'ignore pas ce qui se passe autour d'elle, mais tire des enseignements pour les adapter à ses spécificités. «Je ne dirai pas que nous avons atteint toutes les étapes en matière de démocratie mais nous sommes au début après avoir retrouvé sécurité et stabilité et nous n'avons pas à nous comparer à la France ou à la Grande-Bretagne. C'est possible que nous n'avons pas tout atteint mais ça viendra progressivement, notamment que le peuple algérien n'a confiance qu'à ceux qu'il a choisis», souligne le premier magistrat du pays en notant que le peuple en est conscient et ne reviendra pas à des situations et expériences déjà vécues. Ainsi le président de la République sort de son silence et répond à ces voix qui se sont levées contre la stabilité de l'Algérie voulant qu'elle soit touchée par ce qu'on appelle «le printemps arabe». Il expliquera que l'Etat n'épargne aucun effort au profit des besoins de la population et ce, à travers des réformes qui commencent à donner des fruits et visent à répondre à toutes les préoccupations à travers, également, des concertations dans la vie politique et démocratique. Le président relève, à ce sujet, le multipartisme tout en précisant qu'il ne parle au nom d'aucun parti et sans citer de partis. «Nous sommes pour le pluripartisme et ça existe déjà. Il est clair qu'il y a sur la scène politique des partis majoritaires mais si la démocratie exige qu'il y ait de nouveaux partis et de petits partis qu'il en soit ainsi», affirme le chef de l'Etat. Et de souligner que l'ensemble des partis anciens et nouveaux doivent prouver leur aptitude à travers les élections et c'est au peuple de décider de leur crédibilité en tant que partis politiques. Tout en précisant qu'il parle au nom du peuple seulement parce que toutes les réformes lui appartiennent et celles politiques comprises et nullement au nom d'un parti, le président Bouteflika note que lesdites réformes peuvent cadrer avec la vision d'un parti politique et non avec celle d'un autre et qu'il n'y a que les élections qui définiront la crédibilité des uns et des autres. Pour ce qui est des futures échéances, le président de la République, assurera qu'elles seront importantes pour la démocratie et l'établissement de la confiance des citoyens avec leurs représentants politiques et aussi permettront de légitimer les institutions locales. Elections : «Tout le monde sera soumis au contrôle de la justice» En abordant la question des élections et du choix politique et des représentants du peuple, le premier magistrat du pays, revient au rôle indispensable que devra jouer la justice dans de tels évènements notamment, que les prochaines échéances interviendront à l'issue des réformes et des concertations politiques avec les partis politiques et les personnalités nationales et les représentants de la société civile. Des concertations liées à la pratique des droits civiles et politiques dans un cadre renforçant la démocratie et la participation des citoyens dans ce domaine. «Nous nous approchons des importantes élections politiques qui devront ouvrir la porte à plus de démocratie et rétablir la relation de confiance entre citoyens et institutions représentatives à différents niveaux. En effet, la justice jouera pleinement son rôle et tout le monde passera au contrôle, et l'administration n'est pas épargnée de ce contrôle et de l'engagement de l'exécution de tout ce qui parvient de décisions de la part de la justice. Tous les droits et libertés et autorités et prérogatives doivent être pratiqués en respectant la loi et sous le contrôle de la justice», a promis le président. Et d'ajouter que les prochaines élections doivent, également, renforcer ce rôle de la justice, la transparence et la concurrence loyale dans les pratiques politiques. «Les magistrats doivent donner plus de performance et participer efficacement à l'émergence de la transparence dans les élections et de la démocratie dans, entre autres buts, rétablir la confiance des citoyens en ce secteur et l'application de la loi dans toute sa rigueur et avec une meilleure conscience professionnelle», a encore instruit Abdelaaziz Bouteflika en insistant sur la justice comme «élément vital pour la stabilité et la sécurité du pays ainsi que pour le développement politique, économique et social à travers des réformes bâties sur des bases solides», a conclu le Président.