En ce premier semestre 2013, les recettes des exportations du pays ont poursuivi leur baisse entamée déjà l'année passée avec 5,42% tandis que les importations ont fortement progressé de 18%. Conséquence : l'excédent de la balance commerciale a enregistré une forte chute de plus de 45%. Selon les Douanes algériennes ce tassement des exportations s'explique essentiellement par un recul de 7% des exportations des hydrocarbures. Le ralentissement de l'économie mondiale constitue le boom des hydrocarbures non conventionnelles, aux Etats-Unis le prix moyen du baril de pétrole ne cesse de reculer depuis le début de cette année. Selon les données de l'Opep, le Sahara Blend, baril de référence de l'Algérie, a vu son prix passé d'une moyenne de 114,21 dollars au mois de janvier 2013 à 108,97 dollars au mois de mai de la même année. Et l'ensemble des indices, en dehors des bouleversements géo-olitiques dans la région du Moyen-Orient, convergent pour dire que la tendance baissière des prix du pétrole va persister tout au long de l'année en cours et même au delà. Toutefois les chiffres froids du commerce extérieur rendus publics par les Douanes ont de lourdes répercussions sur les équilibres financiers internes et externes du pays. Dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2013, la Banque d'Algérie relevait déjà que le solde global de la balance des paiements n'était estimé qu'à seulement 0,846 milliard de dollars contre un excédent de 4,164 milliards de dollars au premier trimestre de l'année 2012. Il est clair de facto que le solde global de la balance des paiements serait négative en ce premier semestre 2013 à partir du moment où l'excédent de la balance commerciale connaît un recul de plus de 45%. Ce déficit a été comblé par le recours aux réserves de changes. Pour la première fois depuis l'an 2000, les réserves de changes ont connu une baisse au premier trimestre de cette année. Elles étaient de 190,661 milliards de dollars à fin décembre 2012 et ont baissé à 189,768 milliards à fin mars 2013. Cette baisse des réserves de changes se répercutera inévitablement sur la valeur du dinar. La loi de finances de l'année 2013 a été bâtie, entre autres, sur un taux de change du dollar à 74 dinars. En ce mois de juillet, le taux de change du dinar est à 78,41 dinars pour un dollar. Ce qui représente une perte de valeur de l'ordre de 6% par rapport aux prévisions de la loi de finances. Concernant l'euro, ce dernier reste pour le moment plus ou moins stable avec un taux de change de l'ordre de 102 dinars. La dévaluation du dinar risquerait fort de s'accentuer dans le cas où l'excédent de la balance commerciale connaîtrait une baisse sensible d'ici à la fin de cette année. Le gouvernement n'aura alors d'autres choix que de laisser le dinar glisser librement pour compenser les pertes qu'enregistrera le Trésor public en raison de la chute des prix du pétrole et ralentir l'érosion des réserves de changes. Pour le moment, le gouvernement ne fait qu'observer les premiers effets de cette importante baisse des recettes des exportations des hydrocarbures et l'envolée inexpliquée des importations. Mais ce qui est certain, c'est que l'Algérie doit rapidement se préparer à gérer une crise financière qui commence sérieusement à pointer du nez.