Le vice-président de l'ex-FIS dissous a profité de la prière du vendredi dernier pour donner un prêche virulent à travers lequel, il a accusé l'Etat de «menteur» avant de tirer à boulets rouges sur les imams, leur reprochant d'être aux services des autorités et des forces de sécurité. En effet, le n°2 du parti dissous a réservé son prêche de l'après-prière «d'El Djoumouaa» à la qualification de l'équipe nationale aux huitièmes de finale de la Coupe du monde et à la distribution des logements. Evoquant la liesse des Algériens, Ali Belhadj a indiqué que l'Etat profite de cet état de fait pour tromper les citoyens et de les faire oublier leurs véritables problèmes. «Réveillez-vous, c'est par de tels événements que l'Etat profite pour duper le peuple en leur offrant des «victoires» fictives. Par cette déclaration, le lieutenant d'Abassi Madani faisait allusion à la qualification des «Verts» au Mondial. «Même si l'Algérie remporte la Coupe du monde, cela n'est pas à considérer comme une victoire du peuple algérien car il ne s'agit que d'un simple jeu», a ajouté Ali Belhadj. Ne s'arrêtant pas là, le vice-président du FIS dissous a accusé l'Etat de distribuer l'argent aux joueurs à partir de la caisse des musulmans. «Hram Alikoum, c'est un péché de dilapider l'argent des orphelins en les offrant aux joueurs de football», a indiqué Ali Belhadj. «Ces fonds n'appartiennent pas à Abdelaziz Bouteflika, ni à Abdelmalek Sellal ou à Mohamed Raouraoua, c'est l'argent des musulmans. Ils n'ont le droit de le gaspiller», rajoute Ali Belhadj. A ce même sujet, le n° 2 de l‘ex-FIS n'a pas manqué de traiter les joueurs algériens vivant à l'étranger de français. Le logement a été le second thème abordé par Ali Belhadj dans son prêche tenu au niveau de la mosquée de Kouba. Plusieurs familles ont été induites en erreur et se trouvent dans la rue, a indiqué le n°2 de l'ex-FIS. A ce sujet, il a déclaré, je cite : «Le wali d'Alger a demandé à plusieurs familles de mettre leurs affaires dans des camions afin qu'elles puissent être relogées. Une fois sur les lieux, elles n'ont pas trouvé d'appartement à leurs noms. Le «hic» est lorsque ces familles sont retournées dans leurs anciennes habitations, elles n'ont trouvé que les décombres. Je vous informe que vos frères se trouvent en ce moment dans la rue, victimes des tromperies honteuses de l'Etat». Ali Belhadj a indiqué à ce sujet que les autorités n'ont aucun argument valable qui les poussent à mentir à ces familles et de les laisser dans la rue et ce, même si elles ont bénéficié dans le passé d'un appartement. «Plusieurs familles ont été contraintes de vendre leurs logements pour s'alimenter car elles étaient abandonnés par l'Etat et n'avaient pas de travail pour subvenir à leurs besoins», a ajouté Ali Belhadj. Le vice-président de l'ex-FIS a demandé aux citoyens de forcer la main aux imams afin qu'ils dénoncent cet état de fait lors des prêches de chaque vendredi. «Ces imams ont accepté de suivre les directives du wali et des services de police qui leur ont demandé de convaincre les citoyens de patienter et de ne pas verser dans l'anarchie. Aujourd'hui après leur duperiedont ils ont fait l'objet , ces citoyens devraient pousser ces mêmes Imams en leur demandant de dire dans leurs prêches que l'Etat a menti», a-t-il indiqué. «Je suis plus que sûr qu'ils ont écouté les autorités locales mais n'écouteront pas le peuple car ces imams ne sont que des «valets» de l'Etat», a-t-il précisé. «Nos frères estimés à 17 000 militants qui ont été internés au sud n'ont pas encore été dédommagés alors que des milliards de dinars ont été investis dans le football», a fait savoir Ali Belhadj. Ce dernier a également dénoncé l'arrestation de l'émir des salafistes Abdelfattah Hamadache par les forces de police tout en traitant le président égyptien de tous les noms. Ali Belhadj a indiqué que lui et ses acolytes vont attendre jusqu'à la fin du Ramadhan pour voir ce que va donner la révision de la Constitution. Evoquant le conflit du FLN, le n°2 de l'ex-FIS a indiqué qu'Amar Saâdani va payer ses anciennes déclarations à l'encontre du général Toufik avant de conseiller à Abdelaziz Belkhadem de rentrer chez lui. Enfin, Ali Belhadj a répondu au général Gaïd Salah à propos de la neutralité de l'ANP dans le champ politique. «Si l'armée ne s'ingère pas dans la politique comme vous le dites, c'est qui alors, qui a annulé le processus électoral lorsque le FIS a remporté les élections ?», a conclu Ali Belhadj. En somme, le prêche de cet homme, l'un des principaux responsables de la mort de plus de 250 000 algériens, démontre bel et bien que les mosquées sont toujours utilisées à des fins politiques. S'agit-il d'une simple négligence, d'un laxisme de la part du gouvernement ? Quelle que soit la réponse, cet état de fait pourrait nuire à l'intégrité et la sécurité du pays surtout si les «hors-la- loi», considèrent cette situation comme une faiblesse de l'Etat.