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La ville du «quinze et demi» agonise !
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 10 - 2014

La situation stratégique de la commune de Bordj Menaïel, ses capacités humaines, son emplacement pas trop loin des imposantes montagnes de Sidi-Ali Bounab, de Timezrit, de Ghoumrassa, de Chracher, de Bougaoua, de Baghlia, de Aïn Skhouna, dont le nom est associé à l'histoire de la Révolution ne lui ont pas permis de se développer et de promouvoir les activités industrielles, commerciales, touristiques, culturelles et sportives en mesure de répondre aux nombreuses attentes de la population qui ne cesse de subir les conséquences désatreuses d'une situation qui date de l'époque coloniale. Comment se fait-il qu'une commune aussi historique que Bordj Menaïel, distante de 35 km de Tizi-Ouzou et de 30 km du chef-lieu de Wilaya de Boumerdès, de 70 km de la capitale est-elle devenue une localité sans âme.
Pourquoi un tel constat amer qui n'honore en aucun cas les habitants de cette charmante et paisible ville? La réponse est simple : c'est la faute à la génération actuelle qui n'a pas pu remplacer les anciens qui ne sont plus de ce monde qui, eux, étaient une source de référence positive à tous les niveaux, que ce soit dans le domaine de l'éducation ou autres. Ils sont partis ceux qui étaient réputés défendre la localité par la transparence, la bonne parole, l'hospitalité, l'aide aux plus démunis. La génération actuelle se caractérise par des appétits voraces qu'elle satisfait en concourant à la perte de valeurs essentielles de toute société qui veut avancer (sens de la famille, entraide,valeur du travail, honnêteté, probité, sens de l'honneur). Tout cela s'est perdu au fil du temps, laissant la place à la loi de la jungle, c'est-à-dire la loi du plus fort et du plus riche. Bordj Menaïel a perdu son âme (Rouh) quelque part en cours de route dans une course effrénée qui a enfanté des groupes d'intérêts. Pour cela, il suffit d'aller faire un tour dans certains cafés de la ville pour admirer un décor hideux où les gens sont devenus plus matérialistes que jamais, animant des discussions qui n'honorent en aucun cas les personnages. La population souffre de l'incompétence des hommes qui occupent le devant de la scéne actuellement. Ils sont bien loin d'égaler ceux qui nous ont quittés, ceux-là mêmes qui étaient la fierté de la ville des Coquelicots. C'étaient des hommes au vrai sens du terme, qui avaient vécu avec des valeurs et des principes fondamentaux basés sur le respect, l'amour d'autrui, du pays et surtout de la religion musulmane. Ils ne sont plus de ce monde certes, mais malgré cela, ils demeurent l'image de marque de la ville de Bordj Menaïel et restent des figures emblématiques et respectueuses à travers lesquelles de vastes périodes de l'histoire de leur vie et de leur passage sur cette terre peuvent étre retracées. Ils étaient et demeureront la fierté de la ville pour l'éternité, eux qui reposent au ciimetière Lalla Aicha et qui ont pour noms les Bouhamadouche (Zmimi), Ouriachi Ali, Djouab Ali (Kabrane) Badis Ahmed, Bournissa Omar (Moussa omar) Amrous Ali, Amrani Ahcène, Amrani Mohamed (Moh Belhadj) Bourahla Laid, Bouharrou Said, Hamidouche Mouloud (El Abbassi), Abdenour Hacène (pharmacien), Mansouri Abdelmadjid, Ouriachi Slimane, Hamrioui Hocine, Benmechta Ahmed, Naili Amar, Amara Ahmed, Mazouzi l'Hadj, Bentarzi Moh Said, Belkacemi (Ali Bouazzouz), Madene Belkacem, Madene Omar, Takdjerad Hocine, Tachert (Babaazzizène (Kadem Rabah (Mitiha), Cherchouri Hcine, Sefroune Ali, (Ouradi, Koum Achdache), les fréres Agraniou, Khaber(Amar Salah), Goumiri Hadj Said, Baziz (Ahmed Moh), Mrahi Omar, Boumzar, Ghalem (Si Mah-moud), Toumi Si Said, Safri Amar, Bendia, l'imam cheikh Ahmed, Cheikh Belkacem, Mansouri, Amar Zemoul (La Guagna), Tigharghar Said et Ahmed Tamache, Kesraoui Lakhdar, Belhadi Said, Si Ali, Boussaadi, Hadheras, Bouchni Ahmed, Mokhfi (Moh Méziane), Miloudi Said, Kaouas, Sabeur Mazdou), Kouache Mohamed (Ya Mou), Djenane,Tadjer Ahmed, Omar et Aissa, Khider (Moh Said), Ali Cheradi Amar, Rebihi (Said Rabah), Bournissa (Madani), Guenoun (Ali Moh Omar), Kerbouche, Gabour, Selmi l'Hadj, Bouchareb (Mbarek Ben Aissa), les frères Azazna plus connus par dar Cheikh Dachra . Que l'on nous excuse si on a omis d'en citer quelques autres car tous ceux qui ont cotoyé ces personnages les décrivent comme d'honnêtes citoyens, des sages et des érudits, avec des qualités d'intelligence qui leur ont permis de s'acquitter à merveille de leur rôle de responsables de famille, d'avoir su gérer convenablement leur foyer en «bons pères de famille». La population de Bordj Menaïel leur reconnaît le legs d'un bien très précieux, à savoir la bonne éducation, le savoir- faire, l'islam et le respect d'autrui. Beaucoup de choses ont été dites sur eux et sur leur sérieux. Ils aimaient leur région ainsi que leurs enfants. Un manque d'hommes : c'est douloureux de le dire mais malheureusment, de nos jours, les vieilles personnes censées les remplcer ne sont en aucun cas à la hauteur de la tâche. Ils préfèrent siroter un café dans une cafétéria et parler de bizness, de milliards, de voitures, de terrains et de plein d'autres choses, sans se soucier du développement socioculturel, sportif, économique de leur ville. Le tout sur un fond de zèle et de fanfaronnades. Et dire que dans la vie «Akhratha moute » (en fin de compte il y a la mort». Il n'y a pas de médaille qui n'ait son revers ! Voilà pourquoi Bordj Menaïel est restée à la traîne en matière de développement. Nos aïeux agissaient collectivement et cela pour le bien de la société et de la famille, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. L'individualisme bat son plein, c'est la pôlitique du chacun pour soi. A priori, une ville, c'est quoi en définifve ? C'est une société composée de gens qui vivent ensemble pour le bien de tout le monde et pour que cela marche, il faudrait commencer par changer de mentalité et apprendre à s'unir davantage pour l'intérêt de la collectivité. Bordj Menaïel a vraiment besoin de tout cela pour sortir de son agonie.

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