Sous l'impulsion de leur directeur, Lamine Nabti qui a confirmé l'information, les douaniers de la Direction régionale d'Annaba (DRA) ont réussi tôt le matin de ce dernier jeudi, à faire échouer une tentative d'introduction à partir du port d'Annaba de produits prohibés. Evalués à plus de 30 milliards de centimes, les 3 véhicules camionnettes qui les transportaient avaient été admis à la sortie aussitôt débarqués sur le quai à partir du bateau voyageurs El Djazaïer II. Mais c'était compter sans la vigilance des inspecteurs de douane de la direction régionale déterminés à effectuer un contrôle plus approfondi suite à un ciblage desdits véhicules. Cette mission a porté ses fruits en dépit de la résistance des trois conducteurs. Constatant que leur tentative a été éventée, les trois contrebandiers ont pris la fuite, abandonnant contenus et contenants sur le terminal. Ce qui a imposé aux douaniers de faire appel à des engins pour les déplacer sur le hangar de fouille et pouvoir effectuer un contrôle approfondi. C'est dire que quelques jours à peine après sa mise en route, la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption par la Direction générale des Douanes (DGD) pour une plus grande rigueur et efficacité dans la sauvegarde de l'économie nationale a montré déjà son efficacité. Elle a permis aux douaniers de la DRA de s'illustrer en mettant un terme à un trafic où se mêlent les produits prohibés dont les stupéfiants avec la saisie de quelque 300 kg d'argent massif, 7.000 plaquettes de psychotropes (Subitex), d'un lot de diverses pièces de rechange usagées, des camescopes, des caméras de sécurité, des bombes fumigènes et même des talkies walkies de dernière génération. Au-delà de l'importance de la saisie, il y a ce comportement autoritaire des trois conducteurs paraissant agir en terrain conquis avec leurs grosses voitures immatriculées en Allemagne. Les mêmes sources ont affirmé que les trois individus avaient la certitude de traverser les postes de contrôle le doigt dans le nez. Apparemment, ils n'ont pas eu du flair puisqu'ils ont été contraints de fuir sans demander leurs restes. Cette opération intervient 48 heures avant la visite du directeur général des douanes à Annaba. C'est-à-dire durant la période où les effectifs de la DRA étaient concentrés sur la préparation de cet événement. Les trafiquants et leurs complices avaient cru que leur traque allait être suspendue et qu'ils pouvaient agir à leur guise. Ce qui n'était pas de l'avis de la DRA qui a réactivé ses réseaux de renseignement. Il faut rappeler que la structure a une compétence sur plusieurs wilayas de l'extrême est du pays. Elle peut intervenir sur simple renseignement d'un citoyen lambda. C'est apparemment ce qui s'est passé ce dernier jeudi. Il faut croire que l'actuel patron de la DRA est entouré de collaborateurs de grande compétence en matière d'investigations. Ce qui lui a permis d'être informé à temps et de lancer l'alerte quelques heures avant l'arrivée du bateau des voyageurs Tarek Ibn Ziad. La démarche avait été confirmée lors du récent passage d'un haut cadre de la DGD. Il avait eu pour mission de mener la nouvelle stratégie de contrôle des douanes aux frontières. «Nous voulons ensemble, dans une démarche inclusive et participative, mettre le paquet sur la prévention avec une plus grande communication pour faire connaître la volonté affichée par notre hiérarchie quant à agir sur les comportements», avait affirmé ce même responsable. L'affaire du port d'Annaba enregistrée ce dernier jeudi par les douaniers de la direction régionale est un signal fort. Il est destiné à ceux qui, assurés de l'impunité grâce à des soutiens politiques, poursuivent leurs actes préjudiciables à l'économie nationale. C'est dire que, désormais, la traque contre les contrebandiers, les corrupteurs et les corrompus fait partie des priorités des douaniers de la direction régionale d'Annaba. Tout autant que la DGD, cette structure décentralisée des gardiens de l'économie nationale a fait sienne la lutte contre la corruption active et passive des fonctionnaires, les trafics d'influence, le favoritisme, l'abus de pouvoir et d'autorité, l'enrichissement illicite, le blanchiment de capitaux, le recel et l'entrave au bon fonctionnement de la justice.