La campagne de l'entre-deux tours est lancée. Les deux finalistes vont tenter de mettre à profit les quinze jours qui les séparent du deuxième tour pour davantage convaincre. Il s'agit d'amplifier la dynamique, dans le cas de Emmanuel Macron, le favori, et, pour Marine Le Pen, qui se dit outsider, de réduire l'écart et pourquoi pas rattraper puis dépasser son conccurent. Le rythme est, d'habitude, effréné. Mais cette fois, au vu des sondages, les deux candidats se lancés avec un peu de flottement. Selon une étude Harris Interactive, 61 % des personnes interrogées disent que la candidate du Front national a plutôt bien réussi son début campagne pour le second tour. Seulement 48 % le pensent s'agissant du candidat d'En marche. Une absence sur le terrain et une moindre présence médiatique dues essentiellement aux consultations que Emmanuel Macron a eues avec des chefs d'Etat et de gouvernements, au lendemain de sa victoire, a expliqué son entourage. Constatant ce mauvais départ, le président de la république, en déplacement mardi à Laval, a tenu à mettre en garde contre le sentiment que l'élection serait gagnée avant le vote des citoyens, estimant que désormais « l'enjeu, c'est que le Front national soit le plus faible possible », lors du second tour de la présidentielle. Tout en pensant qu« il convient d'être extrêmement sérieux et mobilisé, de penser que rien n'est fait parce qu'un vote ça se mérite, ça se conquiert, ça se justifie, ça se porte ». «Un procès d'intention », a réagi Ségolène Royal, ministre dans le gouvernement sortant. Très agacé par cet avertissement venu du chef de l'Etat, le candidat d'En marche a sans tarder répliqué « n'avoir jamais considéré que quoi que ce soit était gagné ». Pour montrer qu'il a (re)pris les choses en mains, Emmanuel Macron s'est rendu, hier mercredi, à Amiens, sa région natale, à la rencontre des ouvriers de l'usine Whirlpool, un site de production de sèche-linge menacé de fermeture et de délocalisation en la Pologne. Une visite qui a coïncidé avec celle de Marine Le Pen qui s'est rendue, elle, directement sur le site Whirlpool quand Emmanuel Macron a rencontré l'inter-syndicale à la chambre de commerce locale. Dans la foulée, le candidat d'En Marche a enchaîné avec un meeting à Arras dans le Pas-de-Calais (Nord).