La NR : Qu'est ce que «Abwab»? Karim Sergoua : «Abwab» est une rencontre, un workshop que j'ai dirigé et qui a pu voir le jour et se concrétiser grâce au soutien de la galerie Espaco et de madame Sadat. J'ai préféré associer de jeunes étudiants des Beaux-arts à de jeunes créateurs, mais mon choix s'est porté sur les étudiants des beaux -arts pour que cela reste dans un cadre pédagogique, mais sans que cela soit sanctionné par une note ou une contrainte quelconque. Les étudiants sont donc à l'aise pour travailler, pour s'exprimer et laisser exprimer leur connaissance artistique. Lorsqu'il n'y a pas de contrainte, l'étudiant est dans ces conditions libre et son travail est spontané. Donc dans le workshop ou dans le principe du workshop, il faut une mise à disposition de matériel et d'espace. Donc, on met à la disposition de ces étudiants toute une table avec différentes techniques et matériaux, des supports et on choisit le thème...Là, on a donné le mot «Abwab», les portes et on a passé toute une journée à discuter sur ces portes; j'ai organisé une petite rencontre, je leur ai montré des portes faites par des artistes et des designers, car il y a beaucoup de designers qui ont traité ce thème, il y a eu des débats et on a cherché les synonymes du mot porte, on est arrivé à des rencontres, l'autre, passages, questionnement, oui ou non, je rentre ou je ne rentre pas, on est arrivé à quelque chose de très spirituel: «abwab el djenna»,etc...mais on est parti très loin. Quelle organisation avez-vous mise en place pour le workshop afin de diriger les jeunes étudiants ? Je leur ai proposé d'exprimer cela sur trois supports : ils devaient travailler sur les portes en bois, on a ramené des toiles et on leur a demandé de faire une interprétation artistique de la porte. On a ramené du papier dessin et on leur a demandé de commencer à dessiner ce qu'ils avaient dans leur tête en pensant au mot porte. En plus, ce qui est bien dans cette exposition, c'est que toutes les démarches ont été conservées, c'est à dire tous les croquis ont été présentés et ça, c'est nouveau...Vous savez, on ne montre jamais les croquis dans les expositions professionnelles. Il vous a fallu du temps pour tout cela... Très peu...il fallait travailler vite. Notez que c'est un travail acharné de six jours d'affilée, ce que vous voyez là est le fruit de six jours et six nuits de dur labeur, de travail ininterrompus et acharné. Hier, (mercredi 11 juillet 2018 - NDLR) nous avons commencé l'installation, car l'installation est une partie importante de la formation, c'est à dire comment installer son œuvre, comment la présenter et ça aussi, c'est du travail et c'est très important. Les workshops, vous aimez cela ? C'est très agréable de travailler dans ce genre de workshop, c'est aussi la première fois qu'une galerie privée met à disposition son espace, du matériel et une prise en charge des commodités comme la restauration complète du petit-déjeuner au repas, la mise à disposition des équipements informatiques et d'une connexion internet, c'est formidable, le jeune artiste est là et il se consacre à son œuvre, rien qu'à son travail sur lequel il se focalise ...tout a été mis à notre disposition. Je suis très content du résultat, on est arrivé à des choses vraiment fabuleuses, très satisfait parce que ces jeunes n'ont jamais peint sur des supports aussi grands que ces portes que vous avez vues. Un dernier mot ... Je remercie le public d'être venu voir le travail de ces jeunes étudiants que je félicite, je tiens à remercier la galerie Espaco, Madame Sadat -Cherifi, Souad Dilmi, Faïza et tous les membres du personnel de cette merveilleuse galerie. J'ai fait cela avec grand plaisir, j'aime l'art, j'adore travailler dans le cadre du workshop, un véritable instant de partage.