Ça y est, l'Algérie est championne d'Afrique. Elle est de nouveau sur le toit de l'Afrique après 29 ans d'attente. 29 ans après celle de 1990 gagnée à domicile, et celle-ci a une particularité, elle a été gagnée honorablement sur les terres égyptiennes, avec un arbitre pas très catholique. Dès le coup de sifflet final, les Verts exultent de joie sur la pelouse du stade international du Caire. Le trophée passe de main en main. Chaque joueur prend la pose devant la coupe pour immortaliser cet instant historique. Chaque joueur croque sa médaille à pleines dents. C'est le capitaine de l'équipe nationale, Riad Mahrez, qui a soulevé ce trophée avec ses coéquipiers, soulevé et hissé le plus haut possible pour que les 25 000 supporters qui ont fait le voyage depuis l'Algérie puisse la voir, partager cette joie et allumer la première étincelle de joie et de fierté. Cette belle image, tant souhaitée, a changé de camp, elle est algérienne, cette image qu'on voulait voir. Voir les Verts soulever le trophée de la Coupe d'Afrique des nations portait Djamel Belmadi en triomphe sur la pelouse du Stade International du Caire ce 19 juillet 2019. Pour sa deuxième fois. L'homme qui avait promis la Coupe d'Afrique, cet architecte qui bouscule le Sénégal (1-0) dans une finale incroyable en intensité. Les Verts ont remis ça au bout d'une compétition harassante mais qui s'achève en trombe. Oubliés les doutes nés au début de cette Coupe d'Afrique, les hommes de Belmadi ont écrit une nouvelle page de l'histoire du football algérien. Après avoir fait preuve de solidité lors de leurs deux derniers matches, ils ont marqué de leur empreinte cette finale par leur réalisme. Ils ont souffert tout le match face à des Sénégalais qui ont joué le match de leur revanche, mais ont bénéficié d'une insolente réussite en marquant sur presque toutes leurs occasions. Djamel Belmadi a su créer un groupe soudé et d'une solidité à toute épreuve, il disait au coup de sifflet final que sans les joueurs, il n'est rien, absolument rien, «c'est eux qu'il va falloir féliciter, moi j'ai été certes pilote, j'ai fait décoller cette équipe avec un retard énorme mais ensemble nous avons réussi à la faire atterrir sur un tapis rouge et permettre au peuple algérien d'être heureux d'avoir une équipe nationale qui reprend du chemin...» Et d'ajouter «cela n'a pas été toujours simple, mais à force de travail, d'écoute... C'est tellement beau, tellement merveilleux, pour les joueurs. C'est une jeune génération. Il y a quelques années, cela me faisait très mal de voir notre équipe nationale sortir de la CAN la tête baissée, je pense que cela nous a servi, aux joueurs et à moi aussi. Le fait de désacraliser cet instant de finale, je pense que cela a été important», a-t-il analysé. «Le résultat est là, je devine qu'actuellement le peuple est dehors, que ce soit ici au Caire, à Alger ou dans les autres capitales du monde, et qu'un seul drapeau est mis en valeur, celui de l'Algérie, n'est-ce pas magnifique ?» Brahimi qui n'a joué que les dernière minutes de cette finale dira «on est un pays qui a souffert, il y a eu beaucoup d'amalgames. On est fier de rendre le pays (fier) en jouant comme on l'a fait. Cette finale remportée aujourd'hui va contribuer à rehausser l'image du pays». Bounedjah a déclaré : «Je suis heureux, moi ? Je n'ai fait que ce qu'il fallait faire, c'est toute l'équipe qui est au sommet du bonheur tout comme le peuple algérien...» En attendant, toue la nuit, la capitale grouillait de monde, de la Grande-Poste aux quartiers d'Alger, non seulement mais aussi au cœur des wilayas du pays. Nous reviendrons plus en détail sur cette folle soirée.