Deux jours après l'acquisition officielle par l'américain Occidental Petroleum des actifs d'Anadarko en Afrique, dont l'Algérie pour une valeur de 38 milliards de dollars, mettant ainsi fin au suspense et à la polémique sur son rachat direct par le français Total, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, réagit et défend cette opération qu'il qualifie de «purement commerciale». Il contredit ainsi ses précédents propos où il avait déclaré s'opposer «au rachat des actions d'Anadarko en Algérie par Total». Ce que le géant pétrolier français vient de faire par le biais de son partenaire américain Occidental Petroleum qui a racheté Anadarko avec des conditions de reprise fixée par Total qui a offert 8,8 milliards de dollars à son partenaire américain qui a réussi l'opération. Ainsi Total assure ses arrières et garde la main sur le marché pétrolier africain. L'Algérie n'avait peut-être pas d'autre choix que d'approuver la décision de revente des actions d'Anadarko à Occidental. Une opération validée, également, par le français Total qui détient le monopole du marché pétrolier africain et qui a négocié avec son associé américain, les conditions de l'offre du rachat. Après l'abandon du projet par Chevron qui a refusé de surenchérir face à Occidental, le duo franco-américain a acquis officiellement les actifs d'Anadarko en Afrique et a hérité de ses dettes. L'opération n'a pas pu se conclure sans l'aval des pays actionnaires, dont l'Algérie qui a validé l'offre, et qui a rassuré par la voie de son ministre de l'Energie de contenir la situation en ce qui concerne les projets d'Anadarko dans le pays. Sans, par ailleurs, se prononcer sur l'éventualité du recours de l'Etat algérien à l'application de son droit de préemption dans cette transaction ou bien, laisser céder au nouveau propriétaire de poursuivre l'activité entamée par Anadarko, en Algérie. M. Mohamed Arkab a émis des réserves. Aucun autre détail sur les conditions ou le processus de l'opération du rachat n'a été donné. L'Algérie actuellement n'a d'autre choix que de chercher des alternatives économiques pour faire face à l'érosion des réserves de changes et l'amenuisement des caisses de l'Etat qui ne peuvent supporter de nouvelles charges financières, notamment, depuis l'abandon temporaire du financement non conventionnel qui couvrait les charges du secteur public et de ses partenaires privés, en difficulté. Le ralentissement du processus de revente des actifs d'Anadarko en Algérie à son compatriote américain, Occidental, aurait des conséquences négatives sur la production et l'investissement dans les hydrocarbures dans le pays. Sachant qu'Anadarko, est le second investisseur dans les hydrocarbures en Algérie après Sonatrach. Il produit près de 300.000 barils de pétrole par jour. Maintenir les investissements d'Anadarko en Algérie contribuerait à garantir un certain équilibre du marché pétrolier national qui souffre de la baisse de la production et du recul des investissements dans le secteur en raison de l'instabilité des prix de l'or noir sur le marché mondial. Ce dernier prédominé par les Etats-Unis qui fait la promotion de la diplomatie du dollar au profit de ses intérêts dans le monde entier. Les cours du pétrole n'arrivent pas à se stabiliser depuis plusieurs semaines. Ni la décision de baisse de la production maintenue par le cartel de l'Opep et ses alliés, ni la trêve commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et la hausse des tensions au Moyen-Orient ne soutiennent les prix du pétrole sur le marché. Est-ce les prémices d'un nouveau choc pétrolier qui s'annoncent ? Une crise mondiale dont les premières victimes seront les pays producteurs du pétrole qui souffrent d'une crise financière aiguë, dont l'Algérie.