En visite de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou, la ministre de l'Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt paraissait avoir choisi cette étape pour lancer ce que d'aucuns ont qualifié de pavé dans la mare. C'était ce dernier dimanche où accompagnée du ministre de l'Energie Mohamed Arkab, elle s'est prononcé sur les conditions de montage de téléphones mobiles en Algérie. Elle a tenu à préciser que les mesures prises récemment concernent l'activité des téléphones mobiles, notamment sa remise au droit ordinaire d'importation. «Nous n'avons pas décidé de geler l'activité des usines qui produisent des téléphones portables, mais mettre fin aux avantages d'exonération», a-t-elle expliqué. Elle a précisé, dans le même contexte que «les opérateurs activant dans ce secteur sont exonérés des droits et taxes d'importation de leurs kits». Et comme pour prendre à témoin les journalistes présents à la conférence de presse, la ministre enfoncera le clou en soulignant «… qu'il n'y pas de montage dans cette activité. Ce sont des téléphones complets qui sont importés, donc ils ouvrent droit à continuer leur activité mais avec le droit commun, et non pas avec les avantages du montage». Pour bon nombre d'opérateurs, c'est l'affaire du montage de véhicule qui se répète. Cette fois-ci, le dossier a été bien enveloppé avant d'être balancé après plusieurs semaines d'incertitudes et d'attentes particulièrement du côté de l'opérateur «Condor». Il est censé être le seul producteur national de téléphonie. La ministre sera plus claire dans sa prise de position lorsqu'elle a affirmé que : «Si l'État donne des avantages à un opérateur, c'est pour gagner en contrepartie une intégration et une industrialisation. Ce qui n'est pas le cas avec les téléphones portables, à la différence des voitures et de l'électroménager, où il y a un taux d'intégration que nous suivons jusqu'à la cinquième année, et pour lesquels des avantages sont accordés». Ainsi donc, selon la ministre, il n'est pas question de geler cette activité. C'est juste que le Projet de loi de Finances pour 2020, exclue le montage de téléphonie mobile du dispositif d'importation des collections SKD/CKD, offrant des avantages aux investisseurs dans le montage notamment de l'automobile, de l'électroménager et l'électronique, Le montage local de la téléphonie mobile a été soumis au droit ordinaire et ne bénéficiera plus du dispositif d'importation des collections SKD/CKD, tel que stipulé par le Projet de loi de Finances pour 2020, a indiqué samedi le ministère de l'Industrie et des Mines. C'est qu'en termes d'avancées technologiques sur la téléphonie, l'Algérie n'a pas avancé. On parle même de grand retard dans tous les domaines si ce n'est dans celui du montage et du stockage des mémoires flash. Elle continue de doubler chaque année tout autant que la facture d'importation des composants. Or, partout dans le monde, l'on est arrivé à la conclusion que même les pays développés ne font plus de montage, ou très peu, de téléphonie mobile sur leur sol. C'est certainement à partir de ce constat que la ministre Djamila Tamazirt a pris la décision de faire en sorte que l'opérateur souhaitant produire des Smartphones en Algérie «paiera les taxes d'importation des composants sans bénéficier d'avantages comme c'est le cas des montages industriels précités (automobile, électronique et électroménager», a-t-on ajouté. Selon la même source, la décision des pouvoirs publics de placer le montage de la téléphonie mobile dans le droit commun et l'exclure du dispositif SKD/CKD, est le fruit d'une enquête sur l'activité téléphonie portable. L'on est arrivé au constat qu'il s'agit dans la majorité des cas d'importation de produits finis déguisés. Il en a résulté cette décision. Elle place le montage local de la téléphonie mobile a être soumis au droit ordinaire. Il ne bénéficiera plus du dispositif d'importation des collections SKD/CKD. C'est ce que stipule le Projet de loi de Finances pour 2020. C'est ce qu'a indiqué samedi le ministère de l'Industrie et des Mines. Pour les plus sceptiques, elle a précisé qu'il n'est pas question de geler cette activité. C'est juste que le Projet de loi de Finances pour 2020, exclue le montage de téléphonie mobile du dispositif d'importation des collections SKD/CKD, offrant des avantages aux investisseurs dans le montage notamment de l'automobile, de l'électroménager et l'électronique», souligne à l'APS une source responsable au ministère de l'Industrie et des Mines. De l'avis de nombreux experts, la loi de Moore n'est plus applicable aux composants informatiques. Si, effectivement, les fréquences d'horloge des processeurs actuels ont cessé d'augmenter, la capacité de stockage des mémoires flash continue, elle, de doubler chaque année. Un autre aspect qui justifie la décision de Djamila Tamazirt porte sur le rejet du montage local de Smartphones qui n'encourage pas l'intégration nationale, alors que la facture d'importation de ses composants est très importante Il est dit aussi que «même les pays développés ne font plus de montage, ou très peu, de téléphonie mobile sur leur sol». Tout ceci justifie la position de la ministre de l'énergie et des mines qui estime que tout opérateur souhaitant produire des Smartphones en Algérie «paiera les taxes d'importation des composants sans bénéficier d'avantages. C'est le cas des montages industriels précités (automobile, électronique et électroménager)», a-t-on ajouté.