Des marches et manifestations populaires ont été organisées dans le calme, avant-hier dimanche, à travers plusieurs régions du pays pour marquer le deuxième anniversaire du Hirak ou la révolution du sourire, un soulèvement pacifique contre l'ancien Président Abdelaziz Bouteflika qui briguait un cinquième mandat. Militants, hommes politiques, journalistes, avocats et citoyens anonymes y ont pris part à ces manifestations populaires, de véritables raz-de-marée qui rappellent les premières semaines de ce mouvement, le Hirak. A Alger, épicentre de la protestation, où un dispositif sécuritaire y a été déployé depuis la veille au soir, soit dimanche, avec des barrages de la Gendarmerie nationale pour bloquer les accès à la capitale, la foule était au rendez-vous pour marquer la continuité du mouvement populaire, interrompu depuis mars 2020, en raison de la crise sanitaire mondiale induite par la propagation de la pandémie du Coronavirus (Covid-19). Vers onze heures, les premiers groupes de marcheurs ont commencé à se regrouper sous les regards vigilants des policiers, visiblement instruits pour laisser faire. A la place Audin, un groupe de jeunes manifestants, brandissant des drapeaux amazighs et l'emblème national, scandait : «Nous sommes de retour, le Hirak est toujours vivant». Alors que non loin de là, du côté de la Rue Didouche Mourad, plus précisément, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a signalé une quinzaine d'interpellations. A Tizi Ouzou, la population était au rendez-vous pour marquer l'An II du Hirak. Dès les premières heures de la journée et en dépit d'un impressionnant dispositif sécuritaire déployé sur l'ensemble des axes routiers menant vers le chef-lieu de la wilaya, où est prévue la manifestation, les premiers groupes convergeaient vers l'entrée principale du campus Hasnaoua de l'Université Mouloud-Mammeri, point de départ de la grandiose marche populaire. Les avocats du barreau de la ville des Genêts ont pris part à cette manifestation. «Djazair Houra, dimocratia (Algérie libre et démocratique)», «Dawla Madania, machi Askaria (Pour un Etat civil et non militaire», ont scandé les marcheurs, brandissant, sous une pluie battante des drapeaux amazigh, aux côtés de l'emblème national pour marquer l'unité et la cohésion nationale. A Béjaïa des milliers de personnes ont battu le pavé pour célébrer le deuxième anniversaire du Hirak et demander la relance du mouvement populaire. Les manifestants ont scandé les slogans habituels du Hirak, gardant le cap sur les revendications de changement et de rupture avec l'ancien système qui a ruiné le pays. A Constantine, Sétif, MostaganemAnnaba, Oran ou encore Sétif, de grandioses marches pacifiques ont été organisées pour donner un second souffle au mouvement populaire, en scandant les slogans emblématiques du Hirak dont ceux hostiles au régime, rappelant que les mots d'ordre de la révolution du sourire sont toujours d'actualité, rapporte la radio nationale. Rappelons qu'à l'occasion de la Journée nationale du Chahid qui coïncide avec le 18 février, et du deuxième anniversaire du Hirak (mouvement populaire), le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune a décrété des mesures de grâce présidentielle en faveur des détenus d'opinion du Hirak. Vendredi dernier, 33 détenus dont 21 condamnés définitivement à des peines de prison ferme pour des actes liés à l'utilisation des réseaux sociaux ou commis lors de rassemblements, et 12 n'ayant pas écopé de peines définitives, mais impliqués dans des actes similaires ont été libérés.