Les marches de ces derniers vendredis à Alger confirment le format réduit pris par le Hirak 2ème version et l'impasse dans laquelle il est engagé, sur fond de slogans et chants fantaisistes qui n'offrent aucune perspective à ce mouvement. Les marches, artificiellement amplifiées sur les réseaux sociaux et les comptes-rendus de certains médias, confirment également le suivisme derrière les islamistes, opéré, par peur ou par intérêt, par des courants dits démocrates. Selon certains observateurs, ces démocrates voudraient faire oublier qu'ils ont été, particulièrement dans les années 1990, les alliés de l'armée et des services de sécurité dans la lutte contre le terrorisme sanglant pratiqué par des courants islamistes qui, eux, tentent maintenant de se dédouaner des crimes qu'ils ont commis. Les slogans et chants dirigés contre les services de renseignement et contre l'armée- qui sont deux institutions républicaines, faut-il le rappeler, et non pas des partis politiques- dominent le Hirak 2ème version. Les quelques milliers de participants aux marches du vendredi après-midi, qui lancent ces slogans, durant deux ou trois heures, sont, en fait, divisés par les deux projets de sociétés radicalement et irrémédiablement opposés (laïc et théocratique) qui motivent l'action politique de chacun d'eux. Les compromissions des uns (dits démocrates) et les ruses des autres (islamistes) ne changent rien à la réalité de leur hostilité réciproque. Ce dernier vendredi, la police a été la cible des slogans. Pourquoi ? Parce que les allégations d'agression sexuelle sur un mineur lors de son arrestation – samedi 3 avril 2021, alors qu'il participait à une manifestation non autorisée -, ont été démontées par les investigations des services concernés qui ont démontré que les jeunes arrêtés, présentés comme des activistes du Hirak 2ème version, se sont avérés être des consommateurs de drogues qui sont poursuivis notamment pour «incitation et encouragement d'un mineur à la dépravation des mœurs». «Les investigations menées par les services concernés ont dévoilé la présence de parties ayant des projets propagandistes subversifs auxquelles s'associent des étrangers et l'association ''Rachad'' chargé de planification et de financement», a fait savoir le Procureur général près la Cour d'Alger qui a évoqué également des «financements douteux». C'est un dossier pénal lourd qui a été constitué contre ces individus, consommateurs de drogue : «complot visant incitation des citoyens contre l'Etat, atteinte à l'unité nationale, financement par des individus à l'intérieur ou l'extérieur du pays dans le but de commettre des actes visant la stabilité de l'Etat, de ses institutions, de leur fonctionnement ordinaire, portant atteinte à l'unité nationale, l'intégrité territoriale ainsi qu'à la sécurité et l'ordre publics pour exécuter un plan ficelé à l'intérieur et à l'extérieur du pays». Les manipulateurs du Hirak 2ème version et les ONG et institutions internationales qui les appuient et qui se sont déjà distinguées dans leurs attaques contre la Syrie, ne vont pas tarder à envoyer des motions réclamant la libération de ces délinquants qu'ils affubleront du qualificatif de «détenus d'opinion». Mais le peuple algérien n'est pas dupe et a montré qu'il sait mettre en échec la tentative de «printanisation» de l'Algérie. Les liens entre les manipulateurs et leurs sponsors financiers à l'étranger ont été révélés dans les publications du Dr Ahmed Bensaada. Les agissements de ces manipulateurs ont été caractérisés par le Haut Conseil de Sécurité, comme des actes subversifs et de graves dérapages «émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires». A ce propos, «le président de la République a affirmé que l'Etat sera intransigeant face à ces dérapages, qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l'Homme, donnant instruction pour l'application immédiate et rigoureuse de la loi en vue de mettre terme à ces activités non innocentes et à ces dépassements sans précédent, notamment à l'égard des institutions et symboles de l'Etat, et qui tentent d'entraver le processus démocratique et développemental en Algérie». Pour les Algériens, la stabilité du pays, assurée par l'alliance Armée-Peuple, passe avant tout.