Les cours du pétrole ont connu, hier lundi, une forte hausse, dopés par le conflit en Ukraine et l'arrêt quasi-total des exportations du brut russe. Hier à l'ouverture des marchés en Asie, le baril de Brent de la mer du Nord, référence pour le Sahara Blend algérien a frôlé la barre des 140 dollars. Avant-hier dimanche, le baril a atteint 139,13 dollars, tout proche du record absolu de juillet 2008 qui était de 147,50 dollars. Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, le cours du Brent a bondi de 33%. Le cours du baril de WTI (West Texas Intermediate), principale variété américaine, a lui aussi connu une hausse. Avant-hier dimanche, le prix pour échéance en avril a dépassé la barre des 130 dollars, en hausse de 8,18%. Le jour-même, soit, avant-hier dimanche, les Etats-Unis ont confirmé qu'ils étaient en pourparlers avec leurs alliés européens en vue de sanctionner potentiellement le pétrole brut russe en réponse à l'agression continue de Moscou en Ukraine, ce qui a fait passer brièvement les prix du pétrole au-dessus de 130 dollars, s'approchant inexorablement de leurs records absolus. «Nous sommes actuellement en pourparlers très actifs avec nos partenaires européens en vue d'interdire l'importation de pétrole russe dans nos pays, tout en maintenant bien sûr un approvisionnement mondial régulier en pétrole», a déclaré le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, lors de l'émission Meet the Press de la Chaîne NBC. «Les Etats-Unis et l'Union européenne, discutaient de la possibilité d'interdire les importations de pétrole russe», a indiqué Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine. Pour sa part, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen a indiqué sur la Chaîne TV CNN que l'objectif est d'isoler la Russie et de rendre impossible à Poutine de financer ses guerres. «Pour nous, il y a maintenant une stratégie forte pour dire que nous devons nous débarrasser de la dépendance des combustibles fossiles de la Russie», a déclaré Ursula Von Der Leyen qui n'a pas encore pleinement soutenu l'idée, bien qu'elle ait exprimé que l'un des principaux objectifs des sanctions qui ont été imposées jusqu'à présent est de couper les flux de financement de Poutine. De leurs côtés, les analystes de Bank of America, ont noté que si le pétrole russe est coupé, le marché pourrait être confronté à un manque de 5 millions de barils, ce qui pourrait pousser les prix du pétrole à 200 dollars le baril. Tant la situation est aggravée par l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations avec l'Iran sur un éventuel nouvel accord nucléaire. L'Iran, a expliqué Amrita Sen, cofondatrice d'Energy Aspects, un groupe de réflexion, était le seul véritable facteur baissier qui pesait sur le marché, mais si l'accord iranien est maintenant retardé, nous pourrions atteindre le fond du baril beaucoup plus rapidement, surtout si les barils russes restent longtemps hors du marché.