Nouria Benida Merah est né le 19 octobre 1970 à Alger. Elle est originaire de la ville de Si-Mustapha dans la wilaya de Boumerdès. Spécialiste du demi-fond du 800m et 1.500 m, sa carrière sportive s'est étirée de 1989 à 2008. Elle remporte, le 20 septembre 2000 lors des Jeux olympiques de Sydney, le titre 1.500 mètres (huit ans après celui réalisé par sa compatriote Hassiba Boulmerka). A l'instar de cette dernière, elle dédit sa victoire au peuple algérien et en particulier pour les femmes encore discriminées de par le monde. Aussi, cette médaille survient dans un moment douloureux pour l'Algérie qui vit une décennie noire. Nouria Merah a pratiqué la discipline du sprint jusqu'à ses 25 ans puis elle se réoriente sur le demi fond avec succès. Elle accumule également de nombreuses médailles lors des Championnats d'Afrique, des Jeux méditerranéens et Championnats panarabes de 1995 à 2006, ainsi que des places d'honneurs dans les meetings. Après sa carrière sportive, elle reste dans le monde sportif en intégrant le Comité olympique algérien en 2017 et devient ambassadrice de la fondation «Peace and sport». Elle était plutôt tournée vers le basketball durant son adolescence, elle ne choisit l'athlétisme qu'à ses 19 printemps, principalement dans les disciplines du sprint du 100, 200 et 400m, s'imposant sur ses disciplines en championnat d'Algérie. Sa rencontre avec son entraîneur, et futur mari qu'elle épousera en 1997, Amar Benida a été déterminante et opère un changement radical de cap. Dorénavant elle prend le nom de son mari sans perdre celui de ses parents pour devenir Nouria Benida Merah et se tourne vers les courses de demi-fond du 800m et 1.500m en raison d'une morphologie mieux adaptée à ces distances. Elle s'impose très vite comme l'une des meilleures Algériennes, derrière la championne olympique Hassiba Boulmerka qui était son idole. En 1997, elle remporte le titre des Jeux méditerranéens de Bari sur le 1.500m en ne s'alignant pas sur le 800 mètres. Toutefois, elle est bien présente sur ces deux distances aux mondiaux d'Athènes où elle ne parvient pas à se qualifier en finale. EN 1998, elle multiplie les courses principalement sur le 800 mètres en Europe en restant régulière et participe à ses premiers Championnats d'Afrique qui prennent place à Dakar. Dans les deux distances, elle échoue au pied du podium en prenant chaque fois la 4e place. Elle devient alors la «number one» algérienne à la suite de la retraite de Hassiba Boulmerka. En 1999, elle axe sa saison essentiellement sur le 1.500 mètres, elle y améliore sensiblement ses temps chronométriques sur cette distance et prend part à de prestigieux événements inscrits au Golden league avec une dixième place au meeting Herculis de Monaco et d'une neuvième place au Welklkass Zurich en préparation des mondiaux de Seville. Ces derniers sont disputés fin août 1999, elle est l'unique Algérienne sur la distance du 1.500 mètres, elle s'incline lors des séries, et est éloignée de la lutte pour les places qualificatives pour la finale. Elle ne prend pas part aux 800m, elle clôt sa saison avec deux médailles d'argent aux Jeux africains sur le 800 et le 1.500m. Nouria Benida Merah ne désespère pas et continue à travailler davantage. Licenciée à Saint Etienne, sa première victoire, elle l'enregistre au Golden league en terminant seconde du Golden gala de Rome derrière Kutre Dukcha puis une deuxième place au Weltklass Zurich remportée par Lydia Chojecka et au mémorial Vandamne remportée par Violetta Szkely entre juillet et août 2000. Habillée dans la peau d'outsiders aux médailles à la suite de ses performances estivales, elle n'est toutefois plus vue comme une favorite pour le titre olympique. Elle termine deuxième de sa série derrière Dulecha puis remporte sa demi-finale en y signant le meilleur temps des demi-finales pour se qualifier ensuite à la finale du 1.500m lors des JO-2000. La finale se déroule le samedi 30 septembre 2000 au stadium Australia entre douze concurrentes. Nouria Benida Merah est placée dans le couloir numéro huit et la course est menée par la Portugaise Carala Sacramento puis Lydia Chojecta et Susy Favor Hamilton, la course est surprenante puisque Nouria Benida Merah se situe dans un groupe formé de six pourchasseuses qu'elle mène, une fois parvenue à la hauteur de la tête de la course à 200 mètres de l'arrivée, elle place une attaque créant un petit écart que ses adversaires comblent petit à petit à chaque foulée, mais elle finit par devancer sur la ligne des Roumaines Violetta Szekely de cinq centièmes et Gabriela Szabo de dix-sept centièmes. Benida Merah remporte la première place et offre à l'Algérie la médaille d'or des JO de Sydney et elle dédit sa victoire au peuple algérien et à toutes les femmes comme l'a faite sa prédécesseur Hassiba Boulmerka. Elle termine cette année avec le titre olympique par un podium à la finale du Grand prix de l'IAAF de Doha derrière Szekely et Dulecha. Une année après son titre, elle déclare forfait pour les demi-finales des championnats du Monde d'athlétisme de 2001 pour méforme. Passée ses trente ans, Nouria Benida Merah connait alors de nombreuses blessures et des pépins physiques en raison de fractures de fatigue à répétition. Elle met au monde une petite fille avant de tenter de revenir aux JO-2004 d'Athènes pour défendre son titre mais en méforme elle renonce à prendre le départ mais cela n'empêche, elle offre à l'Algérie un dernier titre aux Championnats d'Afrique de 2006 d'Alger sur le 1.500 mètres en devançant Gladys Wamuyu et Berhane Hirpassa. Sur le plan national, elle est sacrée championne d'Algérie du 100 mètres en 1992, du 200 mètres en 1992 et 1994. Elle est championne du 400 mètres en 1991, 1992, 1994 et 1995, championne du 800 mètres en 1998, 2000, 2001, 2003 et 2006, championne du 100 mètres haies en 1993 et du cross court en 2000 et 2003. Nouria Benida Merah a pris part à des meetings en plein air à Arnham, de Nice et de Monaco, de Lille et Deherkrade puis en salle à Dortmund, Stuttgard, Chemonitz, Levin et Gand. Que dire de Nouria Benida Merah si ce n'est que c'est une championne pleine de courage, de bravoure, qui adore son pays et son emblème national ? Une icône avec un visage jovial, toujours souriante. Elle fait partie de l'histoire de l'athlétisme algérien et de l'olympisme algérien et mondial.