«Face à l'attitude ridicule et absurde de notre tutelle, nous avons sollicité le Bureau international du travail (BIT) et l'Internationale de la fonction publique (IFP), installée en France et membre de l'Organisation internationale du travail (OIT), pour secouer les pouvoirs publics qui continuent depuis novembre dernier à faire dans l'indifférence, la répression et le mépris», nous a déclaré le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) en marge du sit-in hebdomadaire, chaque mercredi, tenu cette fois-ci devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et face à une armada de forces anti-émeute. «Nous avons saisi ces deux instances internationales, puisque les pouvoirs publics, à travers notre tutelle, nous ont fait comprendre qu'il fallait réclamer nos droits ailleurs qu'en Algérie, mais nous leur répondrons que même si nous sommes obligés à déposer une démission collective, nous ne partirons pas de ce pays, notre pays, celui de nos parents et de nos enfants», crie le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Ils étaient hier plus d'un millier de praticiens entre généralistes, spécialistes, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de la santé publique, en plus de leurs confrères psychologues, pour réclamer les mêmes droits : un statut particulier tel que préparé et approuvé en commission mixte Syndicats-MSPRH et l'installation d'une commission mixte réelle pour la prise en charge du dossier du régime indemnitaire. Les forces anti-émeute, après avoir encerclé les protestataires, n'attendaient qu'un ordre pour intervenir. «Nous ne comprenons pas tout cet arsenal mobilisé pour nous casser. On a l'impression qu'ils ont en face des dealers ou des voyous !» s'interroge un praticien de la wilaya de Tizi Ouzou, ajoutant : «On est l'élite de ce pays, on fait un métier très noble depuis la nuit des temps et même si on avait marché, on l'aurait fait avec civisme, car on est civilisés». Toutefois, les praticiens du secteur public ont mérité le soutien de tous. «Nous avons le soutien de tous les citoyens algériens avec tous les préjudices dont ils sont victimes suite à cette crise. Notre cause est juste et nous la défendrons jusqu'au bout. Ni l'intimidation, ni le mépris, ni la répression, ni les ponctions sur salaire ne nous feront baisser les bras», lâche le Dr Yousfi entouré des confrères et consœurs qui criaient «Bouteflika, au secours !» A propos de soutien, l'association d'aide au cancéreux El-Fedjr a envoyé une lettre lue par le Dr Merabet à tous ces confrères. «Nous exprimons, au nom de tous les médecins de l'association et celui de tous les malades, notre solidarité avec vous et nous vous assurons de notre soutien par rapport à vos revendications qui sont des plus justes», indique le président de l'association dans ledit document. Le plus étonnant du côté du département de Barkat, c'est que le feu qui consume la santé publique le laisse superbement indifférent. Les employés du ministère, sortis pour la pause du déjeuner, ont eu de quoi se divertir pendant un moment. Entre temps, les responsables gardent le dos tourné à ces praticiens, plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout. «Ce dos est en réalité tourné vers tous les Algériens qui ne tarderont pas à sortir réclamer aussi leur droit à la santé et à une prise en charge médicale digne», souligne le Dr Merabet avant de rappeler que mercredi prochain, le sit-in est prévu devant le siège du Premier ministère. Hidayette Bersali Lire sur Internet