Le conflit israélo-palestinien pèse sur l'Union pour la Méditerranée (UPM). Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que la dernière agression israélienne contre la population palestinienne de Ghaza n'encourage pas la reprise de la discussion au sein de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Le chef de la diplomatie algérienne a demandé que les choses «soient clarifiées» concernant la position de tous les pays membres pour entamer sur des bases saines les prochaines négociations. «Nous avons eu l'occasion, lors de la dernière réunion des 5+5, tenue récemment à Cordoue en Espagne, d'évoquer plusieurs sujets, celui de l'UPM en particulier, sous l'angle politique marqué par la douleur de l'agression israélienne sur Ghaza et qui n'encourage pas certainement la reprise de la discussion sans que beaucoup de choses ne soient clarifiées», a déclaré le ministre en marge d'une rencontre sur les préparatifs du Festival culturel panafricain, rapporte l'APS. «Je crois que cette tendance a été quelque part confirmée par la position des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui, eux-mêmes, ont souhaité cette clarification avant toute reprise de négociations avec le pays agresseur (Israël)», a-t-il relevé. Selon Mourad Medelci, la question de Ghaza demeure au centre des préoccupations de tous les pays qui ont participé à la dernière réunion des 5+5. Les ministres des 5+5 ont également abordé l'UPM «sous un angle technique», a-t-il précisé tout en soulignant que l'Algérie continue à s'intéresser en tant que membre de l'UPM à la mise en oeuvre de ses structures, notamment son secrétariat général. Il a soutenu que cet aspect «est plus facile à gérer», ajoutant que «dans les prochaines semaines, nous aurons constaté que les capacités d'accueil et de travail de l'UPM seront progressivement mises en place». Lors de cette réunion tenue le 21 avril, les dix pays de la partie occidentale de la Méditerranée avaient affirmé leur intention de «surmonter les obstacles» pour la mise en place du projet enlisé de l'UPM. Le «Forum 5+5» regroupe les pays européens du nord de la Méditerranée (France, Espagne, Italie, Malte, Portugal) et l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Lancée à Paris en juillet 2008 par le président français Nicolas Sarkozy, l'UPM vise, par une «union de projets», à sortir de l'ornière le processus de dialogue euro-méditerranéen, dit «de Barcelone», lancé en 1995. Questionné, par ailleurs, sur le sommet des pays du Sahel qui devait se tenir à Bamako avant d'être reporté, M. Medelci a indiqué qu'aucune date n'a été encore fixée, ajoutant que les choses «vont se clarifier assez rapidement». Revenant sur la réunion ministérielle préparatoire à ce sommet, qui s'est tenue en novembre dernier dans la capitale malienne, M. Medelci a insisté sur la nécessité de donner «un contenu plus substantiel à la coopération entre les pays du Sahel, sur le plan de développement économique et social des populations concernées et faire, en même temps, à ce que ces populations vivent dans la paix et la sécurité».