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journée internationale des droits de la femme: crime d'honneur et violence domestique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 03 - 2010

Une jeune fille parle à des garçons. Quoi de plus normal et courant ? Et, pourtant, c'est précisément pour cela qu'une adolescente turque a été, selon les rapports qui nous sont parvenus, enterrée vivante par son père et son grand-père. Ce fait divers récent a choqué et scandalisé le monde entier. Des crimes comme celui-là ne sont en rien exceptionnels. En fait, un tribunal de l'Arizona est en train de juger un homme accusé d'avoir renversé sa fille avec sa voiture et de l'avoir tuée parce que, selon les dires, il la trouvait «trop occidentalisée». L'Organisation des Nations unies estime que, chaque année, 5.000 femmes dans le monde sont assassinées par un homme de leur famille dans des dits crimes d'honneur. Lorsque les femmes sont perçues comme véhicules de l'honneur de la famille, elles deviennent vulnérables aux attaques impliquant violence physique, mutilation et même meurtre, généralement aux mains d'un homme de la famille se disant «offensé» et ce, avec l'accord tacite et explicite des femmes de la famille.
«Une attaque au nom de l'honneur» est perpétrée dans le but de « réparer et laver» une infraction au code familial ou communautaire, particulièrement dans le domaine de la conduite sexuelle. Autres déclencheurs possibles : le désir d'une femme de vivre avec une personne de son choix ou de l'épouser, de divorcer ou de demander un héritage. Parfois, un homme s'érige en «justicier», décidant d'agir sur de simples racontars et soupçons infondés. La perception d'une faute est plus importante que la réalité de celle-ci. Les femmes sont condamnées à des peines violentes sans pouvoir donner leur version des faits et sans possibilité d'appel.
Cette logique insensée et la violence qu'elle déchaîne s'appliquent même dans les cas où, une femme est la cible d'une attention non désirée ou est victime d'un viol, y compris de violence incestueuse. Ainsi, elle est doublement victime alors que la conduite de son agresseur est tolérée. L'auteur, lui, peut souvent compter sur une exonération totale ou partielle de peine en raison de lois clémentes et rarement appliquées. Parfois, un agresseur peut même faire l'objet de l'admiration de sa communauté pour avoir mis fin à la conduite dévoyée d'une femme désobéissante et effacé cette tache par le sang.
Les attaques violentes perpétrées «au nom de l'honneur» sont néanmoins des crimes qui portent atteinte au droit à la vie, la liberté, l'intégrité physique, l'interdiction de la torture ou des traitements cruels, inhumains ou avilissants, l'interdiction de l'esclavage, ainsi qu'au droit à une protection contre la discrimination fondée sur le sexe et la violence ou l'exploitation sexuelle, au droit à la vie privée, sans oublier l'obligation de renoncer à des lois discriminatoires et à des pratiques préjudiciables aux femmes. Il est à la fois simpliste et trompeur de penser que ces pratiques appartiennent à des cultures rétrogrades qui dédaignent les conduites civilisées. Le fait est que dans tous les pays du monde, les femmes endurent des violences dans des sphères qui leur sont familières et dans lesquelles elles devraient attendre la sécurité et non des attaques. Les crimes d'honneur émanent de la même attitude et relèvent de la même manière de penser que celles qui produisent la violence conjugale. Ces attaques proviennent du désir de contrôler les femmes et de supprimer leurs aspirations et leur voix.
Les femmes sont emprisonnées dans les murs de leur foyer par l'isolement et l'impuissance que la violence érige autour d'elles. Ainsi, de nombreuses attaques contre les femmes perpétrées dans la sphère du foyer restent enveloppées dans le silence et la honte au lieu d'être dénoncées pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire des violations flagrantes des droits de l'Homme.
Bien que l'autonomie des femmes sur le plan économique leur permet de se dégager des contraintes sociales et d'échapper à la violence conjugale et à la soumission, la violence à l'égard des femmes a augmenté, même dans les pays où les femmes sont parvenues à l'indépendance financière et à un rang élevé dans la société. Cela oblige certaines femmes d'affaires célèbres pour leur réussite, ainsi que parlementaires respectées, brillantes universitaires ou membres des professions libérales, à mener une double vie. En public, elles sont considérées comme des modèles dont s'inspirer, appartenant aux échelons supérieurs de la société. En privé, elles sont humiliées et font l'objet de violence.
La réponse habituelle à la violence conjugale est d'envoyer la femme dans un refuge et de la soustraire à l'environnement où elle vit. Par contre, l'auteur de ces violences est rarement contraint de partir ou de s'enfuir de son lieu d'habitation et de son milieu social.
Cette approche doit être inversée. L'Etat a indéniablement la responsabilité de protéger les femmes, de punir les agresseurs et de faire subir aux auteurs de violence les conséquences de leur satisfaction de soi et de leur brutalité et de leur en faire payer le prix. Il est indispensable de le faire, quelle que soit la situation des auteurs de violence dans une société donnée, leur motivation ou leur relation avec la victime.
En même temps, il est indispensable d'éduquer hommes et femmes, garçons et filles, sur les droits humains des femmes et la responsabilité de chacun de respecter les droits des autres. Cela doit inclure la reconnaissance des droits des femmes d'être maîtresses de leur corps et de leur sexualité, ainsi que d'avoir un accès égal à l'héritage de biens, la propriété, l'hébergement et la sécurité au sein de la société.
Les femmes luttent pour faire en sorte que se produise un changement d'attitude et qu'il soit consolidé. Elles forcent de plus en plus fréquemment leurs attaquants à expliquer devant les tribunaux en quoi leurs actions sont honorables. Elles exigent de plus en plus que leurs bourreaux soient confrontés aux conséquences de la violence. Nous avons le devoir de soutenir ces femmes courageuses. Nous devons en aider d'autres à se faire connaître et à briser le silence et la connivence de la société qui a permis aux cultures de la violence de s'enraciner.
* Haut-commissaire des Nations unies pour les droits humains.


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