Un mouvement de grève illimitée a été déclenché par les étudiants de l'Ecole nationale vétérinaire, depuis le 22 mai 2010, en prenant le contrôle de l'Ecole à El Harrach et de son annexe. Sur les lieux, nous avons constaté que plusieurs dizaines d'étudiants continuent à bloquer l'accès aux dirigeants administratifs, aux enseignants et au directeur de l'établissement. Plusieurs interdictions d'accès étaient affichées tant sur le portail que sur les murs mitoyens. Ces étudiants réclament le départ du directeur de l'établissement et interpellent la tutelle ministérielle pour l'envoi immédiat d'une commission d'enquête. La direction de l'Ecole pour sa part, déclare qu'il s'agit «d'une manipulation des étudiants par des enseignants écartés par la majorité de leurs collègues du staff administratif, du fait de leur incompétence. Les étudiants ont été manipulés par ces enseignants écartés». Mais la revendication estudiantine au niveau de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire porte, selon les déclarations de plusieurs étudiants, sur «l'exclusion des triplants qui devaient être réorientés vers l'université, l'absence de séances de consultations des copies et l'inexistence de corrigés types, l'absence d'objectivité dans certains examens, l'absence de rachat, même avec des notes de 09.60/20, la surcharge des programmes, l'insuffisance de travaux pratiques. Le niveau d'enseignement est en deçà des instituts voisins, du fait que les cours sont prodigués par des enseignants de niveau discutable», martèlent en chœur ces étudiants. Les enseignants déclarent, pour leur part, qu'il s'agit de «faux arguments avancés par des groupes d'étudiants triplants ou fraudeurs, pris en flagrant délit de fraude». Les étudiants grévistes réfutent, quant à eux, les déclarations du directeur de l'Ecole qui aurait affirmé que: «l'Ecole nationale supérieure vétérinaire est un établissement prestigieux et que ses post-gradués sont les meilleurs et constituent une référence à l'étranger». Les étudiants grévistes évoquent plusieurs problèmes de fond, notamment:»le recours à l'usage de la menace et de la peur, l'inexistence de moyens de culture, de divertissement et de regroupements scientifiques, l'inexistence en nombre requis de moyens sanitaires et de douches, sachant que le travail se fait en environnement polluant, quelquefois malsain. Exclusion ou menace d'exclusion systématique de plusieurs étudiants. Poursuite en justice de quelques étudiants». De troublantes déclarations que nie systématiquement l'administration de l'Ecole. Une école qui forme des docteurs en médecine vétérinaire et dont l'accès est du niveau de bac sciences ou math avec une moyenne supérieure à 12.5/20. L'Ecole nationale supérieure vétérinaire est une école de renom, dont plus de 1.000 étudiants y sont inscrits et dont plus de 50 % sont des jeunes filles.