Annoncée par la presse égyptienne, la mise en accusation de l'Algérie au niveau de la Ligue arabe au sujet des listes négatives des produits en provenance de la Grande Zone arabe de libre-échange (GZale) ne bénéficiant pas des préférences tarifaires n'a pas eu lieu. L'impact sur les importations,selon les chiffres des huit premiers mois 2010, est significatif. L'impact de la liste des 1551 produits exclus du bénéfice des préférences tarifaires accordées dans le cadre de la Grande Zone arabe de libre-échange (GZale) établie par la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI) avec la collaboration des opérateurs a eu un fort impact sur le niveau des importations. Et contrairement à ce qui était attendu au vu des annonces de presse, en Egypte notamment, la liste «négative» établie par l'Algérie ne semble pas avoir fait l'objet de débats significatifs à l'occasion de la 86ème session du Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe qui s'est tenue les 25 et 27 septembre dernier. Le ministre algérien du Commerce, M.Mustapha Benbada, qui avait participé à la session a indiqué, sans entrer dans le détail, qu'elle a été «positive» et qu'elle a permis d'apporter des «solutions» à la liste «négative». L'Algérie aurait fait valoir que les accords de la GZale préservent son droit à la protection de certaines industries émergeantes et secteurs sensibles. Selon le ministre algérien, la position de l'Algérie a été accueillie «favorablement» par le CES. En juillet dernier, la presse égyptienne avait fait état d'une «intervention» de la Ligue arabe auprès de l'Algérie afin qu'elle annule sa décision d'instaurer une «liste négative» de produits qui ne bénéficient pas des avantages douaniers prévus par l'accord sur la Grande Zone arabe de libre-échange. Un responsable égyptien dont l'identité n'avait pas été révélée avait assuré, avant la tenue du Conseil économique et social que la Ligue arabe a «exigé» de l'Algérie de revenir sur sa décision de mettre en place une liste négative et d'en informer la Ligue. La tendance s'inverse par rapport à 2009 Les journaux égyptiens et, à un degré beaucoup moindre les journaux tunisiens, se sont fait l'écho de plaintes d'opérateurs de leurs pays au sujet des «entraves» imposées par l'Algérie. Des entreprises égyptiennes exportatrices ont décidé de suspendre leurs activités avec l'Algérie car les taxes réintroduites par la liste négative ont atteint jusqu'à 55 % sur certains produits. La décision de l'Algérie d'imposer une liste négative, qui déplaît également aux exportateurs tunisiens, a été motivée, côté algérien, par un souci de réciprocité. En 2009, les importations en provenance de la GZale ont atteint 1,6 milliard de dollars en hausse de 46,6% par rapport à 2008. La mise en place de la liste négative vient d'inverser la tendance, selon des chiffres de la douane rapportés par le journal El Khabar. Selon ces rapports, les importations en provenance de la GZale ont baissé de plus de 50% depuis le début de l'année. La liste négative comprend, après plusieurs mises à jour, 1511 produits. Introduite par l'Algérie sans passer par le Conseil économique et social de la Ligue arabe, elle a touché des produits importés d'Egypte, du Maroc, de Tunisie, d'Arabie saoudite, Libye, Syrie, Liban... Les mesures prises ont réduit le nombre des produits concernés par les exonérations de taxes douanières de 98,13% en 2009 à 51,72% en 2010. Les importations de produits bénéficiant des préférences tarifaires se sont établies à 536,29 millions de dollars au cours des 8 premiers mois 2010 contre 1,11 milliard au cours de la même période de 2009, soit un recul de 51,72%. Les produits exclus du bénéfices des préférences tarifaires en provenance des pays de la GZale passés de 170,6 millions de dollars en 2009 à 501,4 millions en 2010, soit un saut de plus de 200%. Les importations globales de la Grande Zone arabe de libre-échange ont atteint au cours des 8 derniers mois 946,3 millions de dollars contre 1,128 milliard dollars en 2009, soit une baisse supérieure à 8%.Il faut préciser que les échanges de l'Algérie avec la Zone arabe de libre-échange ne représentent que 8% des échanges commerciaux de l'Algérie.