L'affaire du viol commis par un infirmier sur une malade, dont les faits remontent au mois de juillet 2010 à l'EHU d'Oran, était hier devant le tribunal criminel d'Oran. M.A., 25 ans, comparaissait pour «attentat à la pudeur avec violence», selon l'article 335 du code pénal. La genèse de l'affaire remonte au 14 juillet 2010, avec une plainte déposée auprès du commissariat du 21e par l'époux de la victime contre un infirmier exerçant alors au service de chirurgie générale de l'hôpital 1er Novembre, où était hospitalisée cette malade pour subir une opération sur la gorge. Selon les faits consignés dans l'arrêt de la chambre d'accusation, cette malade aurait été victime d'un viol commis par l'infirmier mis en cause, dans la nuit du 13 au 14 juillet, soit trois jours après son admission. Selon les déclarations de la victime, elle aurait été droguée par cet agent paramédical, avant d'être agressée sexuellement par lui. Faits démentis par le prévenu, qui a affirmé n'avoir administré à cette patiente que les médicaments prescrits par le médecin traitant ou le médecin de garde, dont une injection antidouleur. Le rapport du département d'identification génétique ADN de la police scientifique et technique relève dans ses conclusions : «1. Un mélange de profils génétiques d'au moins deux personnes, obtenu à partir des traces de sperme prélevées sur un sous-vêtement de la victime. 2. Un profil génétique de sexe masculin (qui correspond à l'ADN de l'accusé, M. Amine) obtenu à partir des traces de sperme prélevées sur le pantalon-pyjama de la victime. 3. Un mélange de profil génétique d'au moins deux personnes obtenu à partir du prélèvement vaginal. 4. Un mélange de profil génétique d'au moins deux personnes à partir du prélèvement vulvaire. D'autre part, l'expertise faite par le service de médecine légale sur le corps de la malade a noté «l'existence d'égratignures ecchymotiques du bras gauche, une forte contention, des griffures du bras droit, plus un choc psychologique interne.» Un certificat d'incapacité de 30 jours a été établi par les médecins légistes. La défense, par la voie de Maître Fahim Hadj Hbib, a mis l'accent sur «plusieurs incohérences et contradictions dans les déclarations de la victime, ainsi que dans les dépositions de certains témoins parmi le personnel médical de garde». Il a, par ailleurs, mis à l'index des «lacunes dans l'expertise ADN», non sans focaliser sur le fait relevé par celle-ci consistant en l'existence d'un mélange génétique d'au moins deux personnes à partir des traces de sperme prélevées sur les vêtements de la victime». La défense a plaidé non coupable, demandant l'acquittement de son mandant. Lors de son réquisitoire, le procureur de la République a requis 10 ans de réclusion contre l'accusé. Les plaidoiries se sont déroulées jusqu'en fin d'après-midi.