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L'EMPIRE ET LES COMPLOTS
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 12 - 2011

Les sociétés bougent. Pour le meilleur ou pour le pire, mais elles bougent. Elles n'ont jamais cessé de le faire. Il n'y a que des esprits bornés pour croire qu'on peut en arrêter le mouvement. En 2011, cela est devenu plus évident. Et il y a eu, plus souvent qu'il n'en faut, des débats sur la nature de ces mouvements et sur les complots ourdis qui seraient derrière. Ce qui est ennuyeux dans une vision qui explique tout par la conspiration est qu'elle n'explique rien. Pas plus que Facebook et Twitter ne peuvent servir d'explications à des situations qui ont mûri dans le réel durant des années.
Pourquoi une Tunisie qui semblait matée pour des décennies se met à bouger, il y a toujours une part de mystère inhérente à la psychologie collective des femmes et des hommes, à leur état d'esprit. Mais l'histoire finira toujours par dire que ce pays bougeait sans cesse et qu'il était mûr pour aller de l'avant. Certains s'étonneront même du «retard» pris dans ce passage vers un autre âge politique alors que de manière objective les conditions étaient réunies. Ce constat signifie aussi que le régime en place était l'obstacle quasi unique au changement et qu'il a fallu un bras de fer pour faire bouger les lignes. On n'empêchera jamais ceux qui voient du complot partout de chercher des explications exogènes. Le problème est qu'elles ne sont ni fausses ni vraies.
La scène internationale est une réalité avec des centres dominants, des intérêts, des systèmes relais, des Etats vassaux et d'autres qui essaient, avec l'adhésion de leurs populations, de sauvegarder leurs intérêts. Il y a bien un Empire, un centre qui a une politique globale qui cherche à peser sur les événements nationaux. C'est avoir une vision naïve de l'état du monde que de croire que ces interférences relèvent de l'extraordinaire ou du complot. L'influence des Etats-Unis et des Occidentaux sur les pays de l'aire arabo-islamique n'est pas née avec les derniers mouvements au sein de ces sociétés. Leurs poids et leurs influences sur les gouvernants et sur les politiques mises en œuvre dans ces pays étaient «visibles» à tout point de vue. Y compris dans l'entretien d'une hogra historique contre les Palestiniens qui sont actuellement, au fond, la somme de toutes les avanies infligées aux peuples.
L'Empire est une réalité et il ne sert à rien de faire de la morale à son sujet. C'est comme si l'on reprochait à un prédateur d'être ce qu'il est. Avec le mouvement dans les sociétés arabes, l'Empire ou les Occidentaux s'adaptent de manière dynamique. Ils n'hésitent pas à abandonner des « amis» qui se croyaient éternels et à leur chercher des alternatives ; ils font tout pour éviter - comme c'est le cas en Egypte - que la marche vers le changement ne donne des résultats indésirables au plan géopolitique. Et ils ne manquent pas de moyens d'action et de pression dans ce domaine. Mais une fois que l'on a dit cela, on n'a presque rien dit. L'enseignement le plus important à retenir est que dans un monde interdépendant avec des niveaux de puissances très différents, seuls les pays où les Etats bénéficient de l'adhésion des citoyens ont quelques moyens de sauvegarder au mieux leurs intérêts et leur souveraineté.
2011 nous enseigne que ce qui compte n'est pas ce que fait l'Empire. Mais bien ce que nous faisons nous-mêmes. Ou ce que nous ne faisons pas. Œuvrer à ce que les citoyens s'organisent librement et défendent leurs intérêts, nécessairement contradictoires, de manière ordonnée, est plus sérieux que de discuter sans fin sur les complots ourdis par les «officines» ou sur Facebook. C'est l'enseignement, le seul, que devraient tirer les régimes arabes de l'Atlantique au Golfe. En sont-ils capables ? Malheureusement, cela n'est pas certain…


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