Dans une déclaration accordée au Quotidien d'Oran, Mohamed Seghir Kara, porte-parole du mouvement des redresseurs du FLN, est revenu sur la dernière proposition de Salah Goudjil, tête de file de ce mouvement. Pour rappel, la proposition se résume à la désignation d'une direction collégiale au niveau du FLN pour traverser l'épreuve des élections législatives et envisager un congrès extraordinaire juste après cette échéance. Pour Kara, hôte d'Oran, cette proposition ne constitue aucunement un recul du mouvement dont il est le porte-parole. Mais partant des analyses de la nouvelle donne créée par le printemps arabe et, surtout, par l'avancée des islamistes dans ces pays, le mouvement des redresseurs estime que «seul le courant nationaliste peut établir les équilibres face aux islamistes» ou le contrepoids, estimera-t-il. Et d'ajouter : «Le courant nationaliste en Algérie sans le FLN est insignifiant». Pour Kara, «toutes les indications annoncent une déconfiture du FLN de Belkhadem lors des prochaines électorales». Pour étayer davantage la proposition de Goudjil par rapport aux élections, il dira : «Elle consiste à la désignation d'une commission neutre, composée d'anciens responsables du parti et qui veillera sur la préparation des élections». A comprendre aussi la désignation des listes des candidats. Abondant dans ce sens, il nous dira que des émissaires ont touché Belkhadem, mais ce dernier continue de tergiverser. Lors de la même entrevue tenue avant l'ouverture des travaux de la rencontre d'hier à Oran à la Kasma cinq de Saint-Eugène, Mohamed Seghir KARA a récusé avec force «la volonté de son mouvement de porter préjudice au FLN». Au contraire, «notre ambition est de récupérer le parti», lance-t-il. Pour lui, Belkhadem aurait laissé entendre qu'il se retirerait de la direction du parti en cas où il échouerait dans le pari des élections. L'échec, dans l'entendement de l'actuel patron du parti, selon les dires de Kara, c'est de ne pas «enlever la majorité dans la prochaine assemblée nationale». Notre interlocuteur est revenu sur le dossier du recours à la Justice pour invalider les résultats et les travaux du 9ème congrès. «C'est une affaire légale, mais qui a une approche politique», laissera-t-il entendre. Mais vite, il se ravisera pour donner des exemples concrets des transgressions ayant émaillé la tenue de ce congrès. «Pour le 8ème congrès qui a été annulé par voie de justice (et qui a coûté la tête à Ali Benflis), on a relevé juste onze mouhafaddas non élues. Lors du 9ème congrès, ce sont toutes les mouhafaddas qui se trouvent dans cette situation». Lors de son allocution devant les militants de son parti réunis dans la kasma cinq, Mohamed Seghir Kara fixera clairement les objectifs des redresseurs dans les prochaines élections législatives. «On nous a proposé de former une nouvelle formation politique. Comment peut-on imaginer que nous sommes disposés à quitter le FLN ?», tonnera-t-il. Concernant le parti, il tranchera : «Soit il reviendra aux véritables militants sincères ou il rejoindra avec dignité le musée de l'histoire». Par rapport aux élections auxquelles les redresseurs prendront part avec des listes indépendantes, il dira : «Notre objectif principal n'est pas tant de gagner des sièges», mais bel et bien de «faire barrage à Belkhadem et son clan». Parce que «sa déconfiture, déjà annoncée, signifiera inéluctablement la fin de son règne». Autrement dit, cet échec anéantira les ambitions de l'actuel SG du parti concernant les prochaines présidentielles. Parce que pour Mohamed Seghir Kara, l'actuel patron du parti est «obsédé par cette ambition et le reste, notamment le devenir du parti, lui importe peu». Soulignons que la rencontre d'hier s'est soldée par la désignation de Nouar Seghir comme coordinateur des redresseurs au niveau de la wilaya d'Oran. Cette étape de restructuration a été précédée, ces derniers jours, par les élections des coordinateurs au niveau des communes et des daïras de la wilaya d'Oran. L'on apprendra que l'opération de restructuration a presque pris fin. Il reste uniquement la wilaya de Constantine. Ce qui n'est pas le cas du FLN version Belkhadem, nous dit-on.